Bénin –Covid-19 : Mesures barrières; le relâchement !

Des Béninois de moins en moins inquiétés des conséquences de la contamination du covid-19. Du sommet de l’Etat central au citoyen lambda, on sent un relâchement sanitaire tant dans les maisons que dans des cadres extérieurs.

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Plus besoin de se laver les mains avant d’entrer dans des agences bancaires. Le port de masque n’est plus obligatoire derrière les étagères dans des centres commerciaux. Des officines de pharmacie sont désormais peu exigeantes quant au respect de la distanciation à l’intérieur de l’officine. Des conducteurs de taxi ville et de bus de transport peuvent prendre autant de passagers que de places disponibles. Ce qu’ils ne pouvaient pas faire à la détection du premier cas au Bénin. Grande foule amassée pour accueillir la délégation présidentielle dans les communes. Bref, des Béninois vivent leur vie sans plus se soucier de l’existence de ce virus. Le grand relâchement.

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Le Bénin est certes peu touché par cette pandémie, mais cela ne devrait pas exclure, argue un épidémiologiste, la vigilance. Et à ce sujet, le gouvernement du Président Patrice Talon avait été bien ferme et prompte dans la gestion de la crise sanitaire au début. Des décisions « fortes » avaient permis au Bénin d’être parmi les pays du monde qui ont bien géré la crise. Une chose qui avait préservé les citoyens béninois d’une vague de contamination.

De la décision du cordon sanitaire à l’interdiction de toutes les activités, à tout regroupement et autres manifestation, le gouvernement Talon avait prouvé qu’il en était à la hauteur. La peur de ne pas être contaminé régnait. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prédisait l’hécatombe pour les pays africains et des épidémiologistes béninois craignaient le pic de l’épidémie. Mais visiblement, il y avait eu plus de peur que de mal. D’où l’abandon de certains gestes salvateurs. Mais malheureusement, le mal est toujours, le virus circule et sévit.

Le relâchement du gouvernement

En avril 2020, au moment même où la crise s’enracine dans des pays tant européens qu’africains, le gouvernement béninois a décidé, le 27 avril 2020, de la levée du cordon sanitaire qui couvrait Cotonou, Abomey-Calavi, Allada, Ouidah, Tori-Bossito, Kpomassè, Toffo, Zè, Sô-Ava, Aguégués, Sèmè-Podji, Porto-Novo, Akpro-Missérété, Adjara, et Atchoukpa. C’était la première étape d’un relâchement des mesures.

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Le 2 juin 2020, au moment même où la courbe de la contamination était encore ascendante, le gouvernement béninois décide de la réouverture des bars, des lieux de culte et reprise de circulation des véhicules de transport en commun. Seule condition, ces différents acteurs doivent respecter les gestes barrières et mesures officielles. De telle décision gouvernementale a occasionné, selon des spécialistes, une vague de contamination ; certes minime, mais non négligeable.

[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= »Diane Zanvou, épidémiologiste » font_weight= »bold » font_style= »italic »]Les chiffres officiels quant à la contamination au virus sont certes fiables, mais il y a beaucoup d’autres qui sont contaminés et qui, par absence de tests, ne sont pas répertoriés[/penci_blockquote]

A quelques jours des fêtes de fin d’année 2020 et après des mois d’absence dans les gradins pour soutenir leurs équipes, le gouvernement autorise les supporters à « applaudir » leurs joueurs au stade. Dans son communiqué rendu public, le gouvernement Talon a signifié ce retour au stade.

[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= »Conseil des ministres du 23 décembre 2020″ font_weight= »bold » font_style= »italic »]Au regard de l’évolution de la situation et tenant compte de l’avis du comité technique chargé du suivi de l’évolution de la pandémie, le Conseil a marqué son accord pour la reprise des activités sportives et culturelles dans le respect des mesures barrières[/penci_blockquote]

Pour continuer de jouer ses prérogatives constitutionnelles, l’exécutif a rappelé aux populations l’observance stricte des mesures barrières. Mais malgré ces rappels, des Béninois sont plus préoccupés par leur survie quotidienne que le respect de ces gestes ; d’où un laisser-aller inédit sur tout le territoire national.

Le réflexe de l’hôpital

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À la date du 10 janvier 2021, le Bénin compte 95 cas actifs pour un total de 3 363 cas confirmés dont 3 222 guéris et 46 décès. Une statistique plus ou moins encourageante comparativement aux autres données d’autres pays du monde. Et face à un tel chiffre, le gouvernement, à juste titre selon certains observateurs, « n’a commis aucun crime quand il allège les mesures restrictives pour une reprise efficace et effective des activités économiques ».

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Mais suivant les propos de Samuel Ahissou, psychologue clinicien, ces chiffres proviennent des Béninois qui se sont rendus dans les centres de dépistage pour leur test PCR. Dans son exposé, il a fait remarquer que le Béninois n’est pas habitué à se rendre dans les centres hospitaliers pour des signes de maladies. Et c’est un fait tellement généralisé qu’il est quasi rare de voir dans un centre pour consultation et prise en charge un Béninois qui sent d’écoulement nasal ou une grippe de toute nature.

[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= »Albertine Hounssinou, 42 ans, mère au foyer » font_weight= »bold » font_style= »italic »]Avant que je ne me rende à l’hôpital, c’est que le mal est déjà à un niveau avancé, très avancé d’ailleurs. Sinon les tisanes et l’automédication (une pratique fortement déconseillée Ndlr) devront déjà prouver leur inefficacité. Donc aller faire un quelconque test parce qu’on sent la fatigue ou la fièvre est le dernier des soucis[/penci_blockquote]

Tout comme Albertine, ils sont des milliers, ces Béninois qui se refusent les soins hospitaliers à l’apparition des premiers signes d’une maladie. Karim est un jeune béninois qui vivait à Qatar. De retour au bercail en août 2020, Karim dit n’avoir fait le test Covid-19 par nécessité de voyage.

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Rappelé au Qatar pour un nouvel emploi avec un nouveau contrat, Karim témoigne que seul le voyage l’a contraint à se rendre à l’hôpital pour disposer les papiers de son voyage. Il a même signifié qu’il avait souffert de la grippe aigue quinze jour à son arrivée. « Même mes parents m’ont déconseillé de me rendre à l’hôpital pour un nouveau dépistage et une éventuelle prise en charge en cas de test positif », a témoigné Karim.

Dans tout le Bénin, on note un relâchement. Des Béninois vivent leur vie sans se soucier outre mesure de la contamination au coronavirus.  En absence de répression et d’autres mesures plus fortes du gouvernement (le gouvernement lui se rassure du faible taux de contamination Ndlr), on note un relâchement total alors que le pays n’est pas totalement à l’abri du « danger ».

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