
Israël lance une offensive diplomatique vers les pays africains. Après le désaccord qui règne entre ce pays du Moyen Orient et les pays africains, l’Israël entend désormais s’implanter afin de redorer son image sur le continent.
Le potentiel de l’Afrique charme plus d’un pays. Ce continent d’avenir avec ses richesses et son potentiel de croissance attire autour de lui, les pays du monde qui se font partenaires de développement. C’est à ce bal que s’invite Israël par la co-organisation avec l’American Jewish Committee (AJC) Paris, d’un colloque ce mardi 31 mai 2022 à son ambassade à Paris. Ces échanges ont connu la participation virtuelle de Yaïr Lapid, chef de la diplomatie israélienne et d’environ vingt autres personnes, sont axés sur les « défis et opportunités » possibles si le pays se repositionnait en Afrique.
Débouchés commerciaux, débouché sur la mer rouge, soutien au niveau des instances internationales, c’est ce qu’espère gagner Israël. Mais, c’est surtout, « redorer son image » dépréciée depuis la rupture en 1973 des relations diplomatiques avec les pays membres de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), aujourd’hui Union Africaine en raison de l’occupation de Sinaï en Egypte par son armée, au cours de la guerre de Kippour.
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Depuis la signature en 1993 des accords d’Oslo qui ont amélioré le statut du pays hébreu, ce dernier a, à son actif, une quinzaine d’ambassades sur le continent africain et traite avec une quarantaine de pays. Il s’agit d’un chef-d’œuvre de l’ancien premier ministre Benyamin Netanyahou. Le retour sur l’Afrique a connu ses prémices avec le Soudan et le Maroc. Le Soudan renforçait en octobre 2020 ses relations avec Israël. Le Maroc le fera deux mois après. Alors que tous les deux signeront en décembre 2021 des accords pour la fourniture d’armes, le Maroc ira plus loin avec la signature en février 2022 d’accords de coopération économique et commercial.
Avec cette nouvelle conquête, Israël pourra faire beaucoup plus que 685 millions de dollars (en 2021) d’exportations vers les destinations africaines. Le continent courtisé quant-à lui a beaucoup à y gagner.
« Il y a des signes de projets à venir développés par Israël pour encourager des start-ups à émerger en Afrique », déclare la directrice de l’American Jewish Committee (AJC) Paris, Anne-Sophie Sebban-Bécache, docteure en géopolitique.
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De la technologie au numérique en passant par l’agriculture, l’Afrique se fera un partenaire et un enseignant compétent. Elle pourra compter sur l’expertise égyptienne dans les domaines comme la sécurité, l’agriculture, les nouvelles technologies, le numérique. Dans un contexte sécuritaire très préoccupant avec l’extension du terrorisme en Afrique, l’expertise antiterroriste israélienne et son matériel de défense, seront probablement les bienvenus et challengeront les grandes puissances comme la France déjà présentes et qui connaissent un rejet des populations.