
A 27, Timothy Armoo vend à des millions sa startup qu’il a développée dans un environnement pourtant hostile aux projets d’entrepreneurs noirs.
Il grandit chez sa grand-mère au Ghana trois mois après sa naissance en Angleterre où il retournera dix années plus tard. Fils d’immigré de la première génération, la vie de l’entrepreneur n’était pas rose. Puisqu’il le dit, « J’étais un enfant pauvre, nous n’avons jamais eu beaucoup d’argent ».
Mais au lieu de s’apitoyer sur son sort et celui de sa famille, il a plutôt retroussé ses manches et s’est dévoué au travail. Avec la pauvreté qui lui a donné une « détermination d’acier », réussir est devenu un impératif. Pour sa sixième année d’étude, une bourse, son « coup de chance », lui permet d’entrer à l’école privée de Londre, Christ’s Hospital. Sans la bourse, il devait payer plus de 12 000 livres sterling (environ 9.172.175 francs CFA) par trimestre, pour l’internat. Là-bas, une expérience lui « ouvre les yeux » et lui dope le moral.
« Il y avait un enfant qui, un jour, est reparti de l’école à bord d’un hélicoptère. Cela m’a ouvert les yeux et m’a donné un sentiment de confiance en ce qui est possible, même s’il n’y avait pas beaucoup de personnes qui me ressemblaient ». Timothy Armoo, jeune entrepreneur.
Plus tard, il crée FanBytes avec deux amis noirs, Ambrose Cooke et Mitchell Fasanya. Cela n’a évidemment pas été chose aisée puisque, selon des études, il est difficile pour des entrepreneurs noirs d’obtenir un financement pour leurs start-ups en Grande Bretagne. Un récent rapport d’Extend Ventures affirme qu’entre 2009 et 2019, moins d’un pour cent des investissements en capital-risque au Royaume-Uni a été accordé à des entrepreneurs noirs. Et pourtant, le jeune entrepreneur et ses amis ont surpassé ces barrières.
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En 2017, Fanbytes voit le jour et relie les influenceurs sur les médias sociaux à des marques pour la publicité. L’algorithme repère les influenceurs qui sont susceptibles d’exploser en nombre de followers puis ces derniers sont contactés avant leur ascension qui les rendrait plus coûteux. L’entreprise qui emploie une soixantaine de personnes aujourd’hui travaille avec des stars de Tik Tok. La britannique Rhia (+14 millions de followers) et la blogueuse Bella Poarch (89 millions de followers) en sont des exemples. C’est désormais à la société de publicité numérique Brainlabs, qui a racheté l’entreprise à une somme non divulguée de huit chiffres, de gérer ce joyau.