
Le Président béninois, Patrice Talon entame ce jeudi 12 novembre, une tournée dans la partie centrale et septentrionale du pays. Une première depuis sa prestation de serment en avril 2016.
Pour les thuriféraires du régime, cette tournée nationale est le couronnement d’une gestion rigoureuse basée sur le résultat. Elle permettra au Président Talon de prendre, lui-même, le pouls des différentes réalisations en cours dans le pays et de distiller, par la même occasion, sa chaleur présidentielle à ses concitoyens.
Mais pour nombre d’observateurs, il s’agit d’un test de popularité et de « brain cleaning » de la population pour un regard plus bienveillant lors du scrutin présidentiel de 2021 ; cette population qui a tant souffert, soutiennent-ils.
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L’enjeu devrait être de taille pour Talon qui décide d’aller sur le terrain en cette période dominée par la crise sanitaire liée au coronavirus. Même si le communiqué officiel de cette tournée stipule que « le format des rencontres a été bien pensé pour ne pas exposer inutilement les populations et que les mesures barrières seront strictement observées », de sérieux doutes persistent quant à l’opportunité de telle action du chef de l’exécutif qui pourrait davantage exposer les populations à ce virus dévastateur.
Dans une interview accordée à Jeune Afrique, Patrice Talon a signifié qu’il a opté pour l’impopularité afin de redresser le Bénin et de le positionner sur la voie de développement. Mais visiblement, soutient Michaël, acteur politique de l’opposition, le Chef de l’Etat se rend sur le terrain pour « quémander les suffrages de ces potentiels électeurs ».
L’ambition de Talon, comme l’ont largement décrit les médias officiels de la présidence, est d’entrer en contact avec ses concitoyens et de constater de visu l’évolution de ces nombreux chantiers ouverts depuis son avènement au pouvoir en 2016.
Mais cette tournée du Président dans le septentrion est peu appréciée par certains jeunes qui l’ont fait savoir ce mercredi 11 novembre, la veille de sa venue, à travers une manifestation de colère à la maison des jeunes de Tchaourou. Même si les manifestations ont été maîtrisés, le foyer de tension y demeure toujours et soulève ainsi l’éternel problème de la jeunesse béninoise.