Le ministère de l’intérieur a fini par délivrer le récépissé du parti Les démocrates ce vendredi 11 décembre 2020. Après plus de cinq (5) mois de combat politique pour ce précieux sésame, les membres de ce parti peuvent enfin s’afficher et s’affirmer.
Le parcours n’a pas été aussi aisé comme les membres fondateurs du parti les Démocrates l’avaient caricaturé. Pour eux en son temps, obtenir le récépissé ne serait que formalités administratives. Et l’opinion s’accordait également sur ce fait étant donné que les membres fondateurs du parti ne sont personne d’autres des briscards de la politique béninoise.
Mais le jeu de pingpong auquel ils ont été soumis au niveau du ministère de l’intérieur, département en charge de la délivrance de ce précieux papier, leur a démontré que les réalités politiques demeurent toujours telles. Mais, même si la traversée n’a pas été aussi agréable, les démocrates ont enfin ce ticket politique. Mais et après ?
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L’obtention du récépissé n’est qu’une étape du processus d’enregistrement de leur parti. Après donc cette étape du ministère, ils doivent se rendre à Porto-Novo, capitale du Bénin, pour sa publication dans le journal officiel. Un acte qui pourrait désormais leur garantir une existence légale.
Briser les clivages
Les membres de ce nouveau parti qui se réclame de l’opposition poussent certes un ouf de soulagement, mais doivent savoir que le combat politique ne fait que commencer. Des défis tant externes qu’internes constituent désormais les enjeux de l’heure.
Et pour mieux survivre dans cette jungle politique à la béninoise, un travail sans faille doit se faire au niveau du leadership. C’est ce dernier qui a brisé nombre de formations politiques dans ce pays de Béhanzin.
[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= » » font_weight= »bold » font_style= »italic »]Et les Démocrates sont aussi confrontés à ce défi. C’est le gros piège à éviter d’ailleurs. Des rumeurs ont fait état de ce que cette guerre de leadership s’est érigée au sein des membres fondateurs.[/penci_blockquote]
On a assisté dans le pays, l’empressement avec lequel certains, dits membres fondateurs, ont jeté l’éponge sous prétexte d’une gestion peu honorable des dirigeants à la tête du parti. Même si les responsables du parti avaient donné leurs arguments sur ce fait, la fissure reste toujours là et la méfiance s’est faite une place bien considérable en leur sein.
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Le second piège est l’infiltration des sbires du régime en place dans le groupe. L’épisode du parti des Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE) est toujours vivace dans les esprits. D’ailleurs, il y a quelques semaines, des voix ont dénoncé le caractère douteux de certains membres fondateurs et avaient martelé que le parti « est bien infiltré ». Une chose, s’il s’avère, constituerait l’implosion « spectaculaire » de cette nouvelle formation politique qui se constitue dans le pays.
La présidentielle, une équation à plusieurs inconnus
L’obtention du récépissé permet désormais aux membres du parti les Démocrates de se prononcer publiquement, officiellement et sans crainte sur l’animation de la vie sociopolitique du pays. Mais au-delà de cette existence légale, et comme pour tout parti politique, les démocrates se lanceront dans la conquête du pouvoir d’Etat. Et c’est à ce niveau qu’intervient l’équation.
Le législateur a, dans la révision de la Constitution du 11 décembre 1990, exigé le parrainage pour tout candidat au poste de Président et de vice-président de la République. L’article 44 de cette nouvelle Constitution de novembre 2019 exige un parrainage de 10% de l’ensemble des élus (députés et maires Ndlr). En l’état, les Démocrates qui viennent d’obtenir leur récépissé ne disposent d’aucun élu, ni à l’Assemblée nationale, ni dans les mairies.
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Avec leur statut d’opposant, il leur sera compliqué d’obtenir le parrainage de ces élus. Ces derniers appartiennent d’ailleurs aux deux formations politiques qui soutiennent les actions du Chef de l’Etat. Il s’agit de l’Union progressiste (UP) et le Bloc républicain (BR). Le parti Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) ne disposant que de 6 maires, se trouve même dans l’expectative pour un hypothétique cadeau politique.
[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= » » font_weight= »bold » font_style= »italic »]Même si le parrainage semble être ouvert et sera fait sous l’anonymat, il ne sera pas évident pour ces Démocrates d’en bénéficier. Ce qui laisse entrevoir que le combat présidentiel sera plus pour les élections de 2026 que celle de 2021, déjà proche.[/penci_blockquote]
Mais au moins, les membres fondateurs, les militants et synthétisants auront le mérite de franchir les premiers pas administratifs. Aussi, peut-on le dire sans se tromper, ce nouveau parti pourrait aussi jouer véritablement le rôle d’un parti de l’opposition. Le parti FCBE, bien qu’étant opposant, est souvent taxé, à tort ou à raison, d’être l’appendice du régime Talon. Mais au-delà de tout, le nouveau code pénal pourrait aussi bloquer les Démocrates quant au regroupement et attroupement de personnes armées ou non armées. Une législation qui limiterait leur élan politique.
