La modification de la Constitution béninoise intervenue en novembre 2019 prolonge subtilement le mandat du Président de la République. Et pour Paulin Hountondji, c’est une insulte à l’intelligence collective.
Tout calcul fait, le Chef de l’Etat devrait prolonger son mandat présidentiel de 54 jours. Une chose qui ne respecte nullement l’esprit du constituant du 11 décembre 1990. Et pour faire le bilan du chemin de cette Constitution, 30 ans déjà, le Groupe national de contact (GNC) a tenu un colloque ce lundi 14 décembre à Cotonou. Invité à ce colloque, le professeur émérite Paulin Hountondji n’a pas manqué de qualifier une telle démarche d’insulte à l’intelligence collective.
[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= »Paulin Hountondji » font_weight= »bold » font_style= »italic »]Les députés qui sont installés dans des conditions peu démocratiques ont décidé, en révisant la Constitution du 11 décembre 1990, de prolonger le mandat du Président actuel alors que ce dernier a prêté serment sur cette même Constitution vieille de 30 ans aujourd’hui. Le faisant, c’est une insulte à l’intelligence collective béninoise[/penci_blockquote]
Pour ce professeur de haut rang, président du Conseil national de l’éducation au Bénin, on ne saurait agir ainsi avec ce mépris aux valeurs démocratiques qui ont toujours caractérisé le Bénin. Il a tout de même souhaité qu’au terme des assises dudit colloque du GNC, que des résolutions qui en seront issues puissent véritablement permettre la consolidation du système démocratique béninois.
A (re) lire : Bénin : Le Groupe national de contact fait le bilan des 30 ans de la constitution de décembre 90
Signalons que le professeur Paulin Hountondji est un agrégé de philosophie, ancien ministre de l’éducation et de la culture, membre fondateur du Conseil interafricain de philosophie (CIAP). Il est l’auteur de plusieurs œuvres et a également dirigé plusieurs ouvrages collectifs.
