Nigeria : Des collecteurs de plastiques transforment les déchets en richesse

L’étude a identifié des facteurs tels que l’éducation, la taille de la famille, la religion, le sexe, l’âge et la dynamique économique comme étant pertinents pour la participation à l’activité de collecte des déchets de bouteilles en plastique.

Les déchets plastiques au Nigéria présentent un double défi : nettoyer la pollution environnementale et exploiter leur potentiel économique.

Chers visiteurs, vous lisez cet article gratuitement. Soutenez l’équipe en faisant un don. Cliquez sur ce lien pour procéder au paiement. Choisissez votre montant et validez votre don sur votre téléphone.

De nombreux pays du monde entier sont confrontés à des défis similaires. L’Inde, par exemple, a choisi des politiques qui donnent aux producteurs de plastique la responsabilité de gérer leurs déchets. Le Rwanda a interdit le plastique à usage unique et encouragé les initiatives de recyclage menées par les communautés. Ces approches démontrent qu’il est possible de résoudre le problème des déchets plastiques tout en favorisant les opportunités économiques.

Au Nigéria, les collecteurs informels de bouteilles en plastique jouent un rôle essentiel dans la réalisation de ces deux objectifs. Ils transforment les déchets en valeur monétaire.

Des recherches antérieures ont mis en évidence les avantages environnementaux et économiques de la collecte des déchets de bouteilles en plastique. On s’est moins intéressé à ce qui façonne la perception de la collecte des déchets en tant qu’activité économique, en particulier au Nigéria.

A (re) lire :Le Nigeria contraint les producteurs de pétrole à approvisionner prioritairement les raffineries locales

Cet article explore cet écart en examinant les influences socioculturelles, économiques et environnementales sur ces perceptions.

Je suis chercheur dans les domaines de la gestion des déchets plastiques, de la gouvernance environnementale et du développement durable. Mon travail consiste notamment à étudier des maisons construites à partir de bouteilles en plastique recyclées dans le cadre de projets de logements communautaires durables.

Je m’appuierai ici sur une enquête exploratoire menée dans la région d’Ijebu, dans l’État d’Ogun, au Nigéria. À l’aide d’un questionnaire, nous avons interrogé 86 participants qui avaient au moins cinq ans d’expérience dans le secteur des déchets plastiques.

L’étude a identifié des facteurs tels que l’éducation, la taille de la famille, la religion, le sexe, l’âge et la dynamique économique comme étant pertinents pour la participation à l’activité de collecte des déchets de bouteilles en plastique. Comprendre ces influences pourrait aider le gouvernement à cibler ses politiques.

Niveau d’éducation et informations

Notre étude a révélé que les participants ayant un niveau d’éducation plus élevé comprenaient mieux les avantages économiques de la collecte des déchets plastiques en tant que forme d’activité économique systématique. Les participants moins instruits considéraient la collecte des déchets davantage comme un moyen de gagner sa vie au jour le jour.

Des programmes d’éducation intégrés aux campagnes de gestion des déchets pourraient améliorer la reconnaissance de la collecte des déchets comme une opportunité commerciale structurée et rentable et développer une culture d’entreprise parmi les collecteurs.

Parentalité, taille de la famille et obligations financières

La taille de la famille est un facteur qui influe sur la perception de la collecte des déchets de bouteilles en plastique en tant qu’activité économique. Les personnes ayant une famille nombreuse considèrent la collecte des déchets comme un moyen viable de se procurer de la nourriture, un logement, une éducation et d’autres biens essentiels.

A (re) lire :Nigéria : Une enseignante bastonne son élève de 8 ans qui finit dans un coma

Cependant, l’association entre la collecte des déchets et l’instabilité des revenus souligne la nécessité de formaliser et de stabiliser le secteur. La collecte des déchets doit devenir un modèle économique durable et fiable.

Religion et normes culturelles

Les croyances religieuses et culturelles sont apparues comme des influences dans notre enquête, comme en témoignent les réponses des personnes qui suivaient les religions traditionnelles africaines et l’islam.

Ces répondants considèrent que la collecte des déchets est une activité financièrement viable, conformément aux enseignements religieux qui mettent l’accent sur la gestion et la gestion responsable des ressources. Par exemple, les enseignements islamiques sur l’israf (éviter le gaspillage) et la zakat (charité) encouragent une utilisation efficace des ressources et des activités économiques qui profitent aux communautés.

De même, la religion traditionnelle africaine met souvent l’accent sur la responsabilité communautaire et l’utilisation durable des ressources. Ces principes religieux soulignent l’acceptation culturelle de la collecte des déchets comme une activité économique à la fois pratique et morale.

D’autres normes culturelles, comme la valeur accordée à la responsabilité et à la coopération communautaires, ont également influencé les attitudes à l’égard de la collecte des déchets. Dans les communautés ayant une forte tradition d’action collective, où l’unité et l’entraide sont très valorisées, la collecte des déchets est souvent considérée comme un effort de collaboration.

Ces normes culturelles renforcent l’idée que la collecte des déchets n’est pas seulement une tâche individuelle, mais un devoir collectif qui profite à l’ensemble de la communauté.

Dynamique de genre

Le genre joue un rôle dans la perception et la pratique de la collecte des déchets. Notre enquête a révélé que les hommes étaient plus susceptibles que les femmes de percevoir cette activité comme une activité commerciale.

Malgré les contraintes qu’elles éprouvent en raison du manque d’accès aux ressources, les femmes participent au tri et à la commercialisation des articles réutilisables. Des mesures telles que la microfinance pourraient accroître l’engagement des femmes et leurs opportunités commerciales.

Cela permettrait de donner plus de pouvoir aux femmes et de faire de la collecte des déchets une activité plus inclusive et durable.

Âge et désir d’être entrepreneur

Dans notre étude, les perceptions étaient influencées par l’âge. Les individus les plus jeunes, jusqu’à 14 ans, considéraient la collecte des déchets de bouteilles en plastique comme une passerelle vers l’emploi. Les adultes âgés de 33 à 38 ans ont utilisé leur expérience pour obtenir de meilleurs rendements sur leur entreprise.

Cette distinction basée sur l’âge suggère que les différentes étapes de la vie apportent des motivations et des approches uniques en matière de collecte des déchets.

Les mesures politiques qui soutiennent l’entrepreneuriat à différentes étapes de la vie peuvent favoriser un engagement à long terme dans le secteur. Cela contribuera à formaliser la collecte des déchets en tant qu’activité durable et rentable.

Facteurs économiques et sociaux

Les possibilités de revenus ont davantage influencé l’expérience des participants que les facteurs sociaux. Elles ont souvent déterminé la durée de leur activité. Les personnes gagnant plus d’argent étaient plus susceptibles de réinvestir et de croître, tandis que les personnes gagnant moins d’argent ont souvent conduit au désengagement ou à la sortie. Cela souligne l’importance des incitations financières dans l’élaboration des pratiques de collecte des déchets.

Les liens sociaux jouent également un rôle dans la promotion de la collaboration. Ils facilitent le travail d’équipe et l’échange d’idées, et créent un sentiment d’objectif commun et de résultats collectifs parmi les participants.

Le renforcement de ces liens économiques et sociaux peut formaliser la collecte des déchets de bouteilles en plastique, la rendant ainsi plus efficace et plus rentable.

Regard vers l’avenir

Cette étude a des applications importantes dans le secteur de la gestion des déchets au Nigeria. L’intégration de programmes d’éducation dans les programmes de gestion des déchets améliorera les compétences commerciales des personnes concernées.

A (re) lire : {Dossier} Vie conjugale au Bénin : Le mariage à l’épreuve du lesbianisme

Des stratégies d’intervention bien coordonnées peuvent permettre de lever les barrières culturelles et sexistes. Par exemple, les coopératives et la microfinance peuvent rendre la collecte des déchets plus attractive financièrement.

Les stratégies peuvent également s’appuyer sur les normes culturelles pour accroître l’acceptation de la collecte des déchets par la communauté et la rendre plus inclusive.

Samuel Oludare Awobona, doctorant à l’Université d’État d’Osun, Osogbo, Nigeria, a contribué à cette recherche.

Vous venez de lire gratuitement tout le contenu. Soutenez l’équipe en faisant un don.  Merci de cliquer sur ce lien pour votre don.

 

Rejoignez-nous ici :

Donnez-nous votre avis

En savoir plus sur SUNVI MEDIA

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture