Mali – Justice : Voici les raisons de la convocation du ministre français, Jean-Yves le Drian

Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, devra répondre à une convocation de la justice malienne le 20 juin 2022 pour une affaire, selon les autorités maliennes, qui date de 7 ans et dans laquelle il serait impliqué.

Dans un contexte déjà très tendu avec un climat diplomatique qui se dégrade de jour en jour entre la France et le Mali, une telle convocation apparaît comme une goutte d’eau qui pourrait faire déborder le vase. Sur cette convocation, le ministre français des affaires étrangères devrait se présenter le 20 juin 2022 devant le juge d’instruction Mahamoudou B. Dicko de la division économique et financière du tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako. 

L’affaire pour laquelle les autorités maliennes ont émis une telle convocation remonterait à 2015 lors de la gouvernance du Président Ibrahim Boubacar Keïta.

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En son temps, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) confia à Oberthur Technologies, aujourd’hui Idemia, la fabrication des passeports biométriques au Mali. Un marché dont l’octroi n’avait pas contenté tout le peuple. La population ne comprenait pas cette décision alors que la société canadienne Canadian Bank Note (CBN), qui détenait le marché depuis 2001, avait un coût plus bas, avantageux donc pour l’Etat malien. Le mouvement Maliko, regroupant plusieurs organisations de la société civile, se basant sur ce qu’il n’y a pas eu d’appel d’offre qualifie l’acte d’illégal .

C’est d’ailleurs ce creuset d’organisations qui ramène l’affaire en février dernier avec une plainte contre Jean-Yves le Drian, l’accusant « d’atteinte aux biens publics aux dépens de l’État ». 

Une enquête de Jeune Afrique parue en juin 2021 fait état d’un lobbying auprès du chef d’Etat malien d’alors.  Plusieurs témoins et acteurs avouent qu’un lobbying « intense » auprès d’Ibrahim Boubacar Keïta par le ministre français a permis ce choix. Un proche collaborateur de l’ancien président confiait en effet : « Le Drian y tenait tellement qu’il a mentionné l’engagement militaire français au Mali lors des négociations ».

Le service de communication du ministre contacté par Jeune Afrique en son temps affirme le contraire. A ses dires, son patron « n’a jamais eu connaissance » ou même « jamais reçu » une convocation de la justice malienne. Certains pointent d’ailleurs un coup monté par les dirigeants maliens. « On sait de quoi est capable la junte malienne pour s’en prendre à la France », laisse entendre une source.

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Une affaire qui surgit alors que le Président Emmanuel Macron réélu pourrait remanier son équipe gouvernementale avec le maintien incertain de jean-Yves le Drian dans le nouveau gouvernement.

 

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