Une minute de recueillement pour tous les collègues enseignants du Bénin morts les armes à la main. Ces quelques mots sont écrits en souvenir de ces camarades disparus, trop tôt pour certains.
Depuis deux ou trois décennies, les gouvernants successifs ont crié à cor et à cris vouloir donner aux enseignants les moyens d’être des leaders. Mais pour ce faire, nous devons commencer par offrir aux enseignants ce dont ils ont besoin pour qu’ils puissent être enseignants. Les efforts faits sont louables certes, mais il reste beaucoup à faire.
Les administrateurs, les familles, les politiciens et les partenaires techniques et financiers oublient tous que les enseignants sont déjà des leaders. La pression croissante, la responsabilité étendue et le blâme qui sont imputés aux enseignants chaque jour et pour chaque apprenant sont autant de facteurs qui ne favorisent pas la croissance, ni le développement du leadership. Elles constituent plutôt le terreau fertile sur lequel croît l’épuisement professionnel.
A tous les niveaux de notre système éducatif, nous observons au quotidien des enseignants obligés de se charger de plus de cours en raison de la pénurie d’enseignants. L’aspiranat n’a pas encore pu complètement régler la question au secondaire et au primaire. Quid de l’université ? Seul le temps nous le dira.
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Ce qui importe est le suivant : faisons-nous preuve de leadership ou les institutions scolaires et/ou universitaires sont-elles si mal gérées qu’elles ne peuvent retenir suffisamment d’enseignants ? Non, pas du tout, mais cela traduit surtout un malaise profond.
Les enseignants, en tant que leaders, font et feront toujours de leur mieux pour fournir à leurs apprenants la meilleure éducation possible. Mais, sans formation complémentaire, sans recyclage, sans soutien matériel et financier, ce fardeau pèse lourdement sur les enseignants.
C’est pourquoi la meilleure stratégie pour permettre aux enseignants de continuer à être des leaders est de les traiter comme des êtres humains tout en comprenant leurs limites et leurs forces. Cela permettra d’utiliser leurs compétences de manière à alimenter leur passion plutôt que de les épuiser. Mais cela, nous en sommes tous responsables et coupables.
