Bénin – Chicha : Ça fume toujours malgré l’interdiction

Début 2021, des préfets ont pris des arrêtés pour interdire la consommation de la chicha tant dans un espace public que privé. Malgré les sanctions annoncées dans ces arrêtés préfectoraux, des jeunes, surtout, continuent de fumer la chicha au vu et au su de tout le monde, dans l’indifférence presque des agents de la police républicaine.

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La décision d’interdiction de la consommation de la chicha a débuté dans le département du Borgou. Alors que cette décision fait débat au sein des jeunes et surtout sur la toile, le préfet du département du Plateau lui a emboité les pas. Quelques semaines après, les départements de l’Ouémé, des Collines, du Zou et de l’Atlantique s’ensuivent avec les mêmes critiques dans le rang des acteurs.

Le 19 février 2021, le préfet intérimaire du département du Littoral, Jean-Claude Codjia a pris sa décision. Et comme pour les autres préfets qui l’ont devancé, la décision d’interdiction de la consommation de la chicha fait suite au respect de la loi N°2017 du 18 décembre 2017 relative à la production, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac, de ses dérivés et assimilés en République du Bénin. Au regard donc de cette loi, les préfets ont formellement interdit la consommation de la chicha dans les lieux à usage collectif, fermés ou ouverts, qu’ils soient publics ou privés.

[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= »Arrêté préfectoral » font_weight= »bold » font_style= »italic »]tout promoteur d’établissement ouvert au public notamment, débits de boissons, maquis, boîtes de nuit, restaurants et autres, qui permettra l’usage de la chicha à l’intérieur de son établissement est passible d’une amende allant de 50 000 à 300 000 francs CFA [/penci_blockquote]

De même, toute personne prise en flagrant délit d’usage de la chicha est passible d’une amende allant de 10 000 à 50 000 francs CFA, peut-on lire dans la note préfectorale. Mais avant cette répression, les agents des forces de l’ordre devraient sensibiliser les acteurs concernés pendant deux (2) semaines, à compter de la date de signature dudit arrêté.  Mais de février à mi-juin, la pratique a toujours cours et la répression tarde toujours à être effective.

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Des jeunes toujours accros

A Pk 10 Marina, commune de Sèmè-Podji, département de l’Ouémé, en plein air à quelques encablures de l’église catholique de la localité, des jeunes s’entassent, des dizaines, chaque soir pour s’adonner à la consommation de ce produit pourtant interdit. A l’entrée du quartier, ils sont des centaines à fumer le produit au regard presque indifférent des autorités et agents policiers.

Dans un des nightclubs à Jéricho, Cotonou, une soirée ne pourrait se terminer sans une partie de la chicha. Ça fume, ça gaze et ça rigole. Au stade de l’amitié Mathieu Kérékou, l’un des endroits les plus chauds de Cotonou, la pratique de la chicha a toujours droit de cité. Et la patrouille de la police républicaine ne semble inquiéter nullement les fumeurs.

Tout comme c’est le cas à Sèmè-Podji (Ouémé), Cotonou (Littoral), des jeunes de la commune Bohicon (Zou) ne se privent nullement de cette consommation malgré les risques sanitaires qu’elle contient. Pour nombre d’observateurs, la vague de décisions qui concernent l’interdiction de la consommation de la chicha n’a été que du « conformisme ». Et pour des fumeurs, « on ne saurait arrêter ainsi l’élan d’une personne soucieuse qui ne se donne espoir qu’autour de ces envies »

Un plaisir au prix de sa santé

Avant d’étaler les risques liés à la santé, il est important de définir ce qu’est une chicha. Par définition, la chicha, également appelée narguilé, houka, chilam ou water-pipe, est une pipe orientale à long tuyau flexible dans laquelle la fumée passe par un vase rempli d’eau. Elle est composée de plusieurs parties : un réservoir à eau, une cheminée, un plateau servant de cendrier, un tuyau flexible, une pipe immergée, un petit bol sommet de la cheminée dans lequel on met le tabac.

Fumer la chicha apparaît comme moins nocif que consommer des cigarettes. Or les dangers sont les mêmes, tant pour les fumeurs que pour ceux qui sont exposés au tabagisme passif de la chicha. Et selon les études santé, leurs conclusions sont plutôt dramatiques.

[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= » » font_weight= »bold » font_style= »italic »]Comparée à une cigarette, une chicha apporte au fumeur 125 fois plus de fumée, 25 fois plus de goudron, 2.5 fois plus de nicotine et 10 fois plus de monoxyde de carbone.[/penci_blockquote]

Les mêmes études prouvent que la consommation de la chicha accroît les risques de cancers du poumon, du l’œsophage, de l’estomac et bien d’autres. Et pour les femmes enceintes qui fument la chicha, il y a un surrisque de petit poids de naissance du bébé et de problèmes pulmonaires à la naissance.

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Mais malgré les risques et les décisions d’interdiction de la consommation de ce produit, des jeunes s’y adonnent toujours. Dans un entretien qu’a accordé Dominique Hounton, sociologue, à la rédaction de Sunvi Média, « l’Etat doit aller au-delà en fermant les vannes qui permettent à ce produit d’entrer sur le territoire béninois ». Et la pratique continue, argue-t-il, parce que les autorités ont été peu fermes dans leurs décisions.

Finogbé DAH-BOLINON

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