[Opinion] Fémicriture plaide pour le financement et la promotion du livre béninois

Ce 27 novembre 2022, j’ai eu l’honneur d’être invitée en tant que promotrice littéraire au Salon National du Livre pour participer à une conférence dont voici le thème : Financer la création et la promotion du livre au Bénin. Quels modèles pour quels résultats? J’ai participé à ce titre au 2e panel de la conférence. Nous avons réfléchi sur comment promouvoir le livre au Bénin: idées, meilleures pratiques, partenariats et moyens.

Voici près de vingt deux ans que ma passion des livres et de la lecture me mène particulièrement vers les jeunes élèves que les parents nous confient. Puis j’ai créé Fémicriture en 2016 pour permettre à d’autres, en dehors de mes classes, de profiter de ces moments d’incitation à la lecture.

Sur Fémicriture, nous nous dévouons à l’écriture féminine. Ainsi, nous ne lisons que les livres écrits par des femmes africaines et afro descendantes et qui portent en leurs flancs les cris des femmes. Nous identifions ces cris que nous portons à la conscience de nos lecteurs…

Ce 27 novembre donc, j’ai partagé avec les auditeurs venus nombreux au Salon National du Livre mon expérience du livre, comment le produire effectivement ainsi que mes convictions pour la promotion du livre béninois.

Je pense que la promotion du livre béninois doit passer par la lutte pour la qualité du livre. C’est-à-dire que le livre en tant que message doit être de qualité. Les textes doivent être magnifiquement ourlés pour donner une envie irrépressible d’être lus. De même, le livre comme objet physique doit être attrayant; de la couverture à la reliure en passant par le papier, le livre doit être un joyau dont on se délecte aussi bien la vue que l’esprit.

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C’est le préalable à mon sens pour motiver les lecteurs. Personne ne rechigne devant un chef-d’œuvre. On le dévore et on en redemande. Donc si nous espérons une ruée vers les livres tâchons de les bien faire.

Dans cette même veine, j’ai suggéré des formations aux écrivains de tous ordres. Je sais par expérience que les résidences peuvent offrir des espaces de réflexion et de coaching utiles à l’éclosion d’idées. Dans le train-train quotidien, très peu de personnes ont vraiment le temps de s’adonner à leur art. Or les résidences offrent des espaces exclusivement dédiés à la réflexion, au partage et à l’écriture. Voilà pourquoi j’exhorte le ministère de la culture du Bénin de bien vouloir mettre sur pied un dispositif d’organisation de résidences pour les écrivains béninois.

Pour finir, j’ai rappelé le rôle combien honorable des professeurs de français qui, au quotidien, travaillent à inciter les jeunes à la lecture et à l’écriture malgré le peu de moyens dont ils disposent. Pour eux, je souhaite que chaque année un montant défini soit investi dans les bibliothèques scolaires tout en rappelant, comme de nombreux panélistes, que chaque école soit dotée de sa bibliothèque. Ainsi les enseignants auraient des livres à lire avec leurs apprenants. Ils formeraient des lecteurs potentiels pour les livres d’exception que nos auteurs consciencieusement formés par les mentors produisent. Car comme je le martèle souvent : ” Qu’est-ce qu’un livre que personne ne lit?”

Passionnément lire!

Cécile Avougnanklou; Fémicriture,

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