
Les acteurs de l’opposition politique togolaise avaient échoué en 2020 avec la réélection du Président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2010. Alors qu’ils avaient annoncé leur revanche pour les prochaines élections, ces acteurs semblent se diviser face à ce combat que d’aucuns veulent collectif.
A l’occasion du dixième anniversaire d’existence de l’Union pour la République (Unir) que les membres ont fêté ce 14 avril 2022 à Atakpamé, le président du mouvement des Sages, Charles Kondi Agba affirmait : « C’est le rôle de l’opposition de critiquer, afin de permettre à ceux qui sont au pouvoir de corriger leurs erreurs. Mais devant nous, il n’y a vraiment rien, c’est une situation dangereuse ». Pour lui, il est plus ou moins évident puisque les leaders des partis d’opposition ont, pour la plupart, changé de stratégies de combat et même de visions politiques.
Aux lendemains de la présidentielle, des opposants togolais ont complètement changé de ligne combative et se sont conformés aux nouveaux outils de lutte et de communication moderne. D’aucuns les qualifient d’opposant 2.0 alors que d’autres estiment qu’il s’agit d’une stratégie pour mieux impacter le peuple. L’exil oblige, Tikpi Atchadam, fondateur du Parti National Panafricain (PNP) et Agbéyomé Kodjo, président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) ont préféré faire usage des réseaux sociaux pour rester actifs sur la sphère politique togolaise, l’animer et rester encore plus proches de leurs électeurs.
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[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= »Nathaniel Olympio, cofondateur du Parti des Togolais » font_weight= »bold » font_style= »italic »]Nous n’avons pas besoin d’élections pour vivre en démocratie, mais nous avons besoin de démocratie pour organiser de bonnes élections. Notre schéma est clair : manifestations, négociations et transition pour mettre en place des institutions fortes pour un Togo nouveau. Le gouvernement togolais peut chercher à interdire les manifestations, il n’éteindra jamais par la force le cœur vaillant des Togolais. Tant que la démocratie ne sera pas instaurée, le peuple continuera de lutter inlassablement.[/penci_blockquote]
La méthode 2.0 a retenu l’attention de quelques personnes au sein même du parti au pouvoir. L’un des membres de l’UNIR concède que « la stratégie est efficace ». Toutefois, il reconnait qu’« elle ne l’est pas autant que les manifestations et finira par buter sur le désamour des Togolais pour la politique ». Cependant, les web opposants et leur nouvelle technique politique ne sont pas exempts de critiques venant en majorité de la mouvance.