Chronique de Nelie : Médecins du Bénin, et votre serment d’Hippocrate?

Marlène Zomahoun est morte après avoir donné la vie par ‘’césarienne’’. Morte parce qu’un médecin gynécologue a décidé de faire de la sous traitance de sa vie. Un médecin qui dit n’avoir «qu’ un petit cabinet », mais qui se permet de faire une césarienne alors qu’il pouvait la référer au Centre Hospitalier et Départemental  de l’Ouémé et du Plateau, à cinq minutes de son « petit cabinet ». 

Il a préféré son réseau de sous-traitance. Une vie pour juste une somme de 200.000. A l’arrivée, une césarienne est mal faite dans une autre clinique. Marlène mourra quelques jours après dans d’atroces souffrances laissant derrière elle un ange qui devra vivre sans sa mère. Quelle douleur pour les familles! Quelle tristesse pour nous ses amis et collègues !

Quel gâchis pour une vie pleine d’avenir !

Médecins ou agents de santé de mon pays, que faîtes-vous de votre serment de sauver des vies. ?

“Des Marlènes”, il y en a eu dans presque  toutes les familles. Diagnostic mal posé, traitement mal appliqué, de la négligence, des chirurgiens en manquent de professionnalisme oubliant bistouri, compresse et autres dans le corps de leurs patients. A défaut de  statistiques disponibles, nous pouvons nous fier aux journaux de notre pays qui n’ont cessé de nous informer des drames qui surviennent dans nos formations sanitaires. 

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Des sages-femmes qui “laissent mourir nos femmes sur le lit de l’accouchement” en s’accrochant aux séries et feuilletons des chaînes de télévisions. Celles qui viennent faire leur toilette pendant que nos mamans se vident de leur sang sur la table d’accouchement. Ce n’est pas à ça que vous avez prêté serment, votre serment dit d’Hippocrate.

Le drame se vit sous nos yeux, et parfois, nous en sommes impuissants. Mais cet état de chose  ne peut continuer impunément. Il est temps que médecins et agents de santé se retrouvent face à leur responsabilité. Trop de complaisances, trop de négligences.

Dans les hôpitaux publics comme dans les cliniques privées, nos vies sont en danger; nulle part, nous ne sommes en sécurité. Le mal est si profond au point que le plus grand hôpital de référence du Bénin est traité  de “mouroir”. “On y va pour mourir et non pour être sauver d’une maladie”, soutiennent à tort ou à raison certaines personnes ayant souvent fait cette triste et malheureuse expérience.

Malheureusement, c’est l’image que le CNHU de Cotonou renvoie dans l’opinion  car chacun a une histoire triste à raconter sur ce centre hospitalier, pourtant de référence. Si ce n’est pas un médecin qui fera mal son travail, c’est une coupure d’électricité  qui mettra fin à votre vie. C’est dur, mais c’est notre réalité.

Le silence des parents est aussi à dénoncer. On s’en remet à Dieu au lieu de demander justice. Il est temps que les victimes et les parents des victimes saisissent les juridictions pour non seulement réparation, mais également pour que cesse ce désastre hospitalier.

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Le droit à la vie est un droit universel et la Constitution du Bénin rappelle en son article 8 que l’humain est sacré. Cet article, en son alinéa 1er dispose: «  la personne humaine est sacré et inviolable ». Oui, nos vies sont sacrées et nul n’a le droit de nous l’arracher sous aucune forme. Qu’il soit médecin ou délinquant, personne.

L’Autorité de Régulation de la Santé, vous êtes interpellé. Faites le travail pour lequel  vous êtes commis ; trop de brebis galeuses dans vos rangs au grand dam de ces patients innocents qui n’ont demandé qu’à être sauvés.

A ceux qui donnent tout pour soigner et sauver des vies, nous vous disons merci. Merci pour le respect de votre serment. Mais ceux qui pensent qu’ils peuvent laisser mourir nos femmes, nos maris et nos enfants juste parce qu’ils veulent se faire de l’argent, verront non seulement la justice de l’Etat à leurs trousses, mais également celle de Dieu. 

Nous ne nous tairons plus. Nous n’allons plus pleurer, ni pleurnicher nos morts dans nos chambres comptant uniquement sur la providence divine. Nous demanderons justice.

Justice pour Marlène Zomahoun!

1 Commentaire
  • Bonjour chers partenaires
    Je me suis réjouir de cette déclaration que vous avez de faire. Je suis de cœur avec vous et avec tout le soutien de ma communauté. Nous vous promettons notre disponibilité pour partager et sensibiliser jusqu’au moment où le crie de cœur soit attendu .

    Le Président Arouna GBERA depuis le nord profond.

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