
Une étude de la Banque Africaine de Développement (BAD) a révélé la liste de sept pays africains, leaders de la croissance verte et du financement climatique sur le continent.
A l’heure où l’Organisation des nations unies (Onu) fait état de 40% de terres dégradées dans le monde, avec l’Afrique comme continent le plus atteint, la Banque africaine de développement (BAD) reconnaît l’effort des pays africains qui s’intéressent à la croissance verte. La COP15 contre la déforestation de Côte d’Ivoire et qui réunit neufs chefs d’Etats africains en est un exemple. Les travaux de cette conférence devront, selon l’ONU, se pencher « particulièrement sur la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030 » et sur le projet colosse de la Grande Muraille verte qui prévoit restaurer 100 millions d’hectares de terres arides sur une bande de 8 000 kilomètres, du Sénégal à Djibouti.
Mais au moment où certains pays traînent encore les pays dans la prise de décisions écologiques sur le continent, d’autres ont osé investir davantage dans ce secteur pour un environnement plus vivable pour les administrés. Et ce sont les résultats de ces efforts de ces pays que la BAD a consignés dans le rapport qui les distingue à cet effet.
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Menée avec la contribution de l’Institut mondial de la croissance verte (GGGI), l’étude « Croissance verte en Afrique » de la BAD a porté sur les nouvelles politiques de croissance respectueuses et protectrices de l’environnement sur le continent Africain. Ses résultats publiés fin Janvier et récemment rendus publiques nommèrent les sept (7) pays qui constituent les leaders sur le continent.
Grâce à un changement institutionnel qui a prouvé son efficacité, le Kenya vient en tête de liste. Le Rwanda prend la deuxième place avec une mobilisation de 160 millions de dollars par Fonerwa, un fonds qui facilite l’acheminement, le décaissement et le suivi du financement des projets verts. Il aurait contribué à créer 144 858 emplois, selon le rapport de la Banque.
Le Maroc et la Tunisie sont leaders dans les énergies renouvelables avec des concurrents immédiats que sont le Gabon, le Kenya, le Rwanda et le Mozambique dont la production d’électricité est importante. L’étude révèle que le Maroc et la Tunisie ont atteint 100% d’accès à l’électricité. En raison du poids de l’hydroélectricité, les autres dans cette catégorie sont entre 60 et 90%.
L’Ethiopie a réussi à inverser la courbe de la dégradation de son patrimoine forestier avec de « bonnes pratiques de gestion de terres » et son ambition de créer un parc éco-industriel. Pour un coût d’environ 27 milliards de birr, soit 520 millions de dollars selon le cours actuel, le pays est passé de 5% en 2010 à 13 ou 15% en 2013. La Tunisie se fait remarquer aussi dans la lutte contre la déforestation. Pour croître le marché des chauffes-eau dans le secteur résidentiel, le mécanisme financier Prosol a été lancé entre 2005-2009 afin d’installer 300 000 m2 de capteurs solaires.
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Le Gabon s’est aussi illustré avec des décisions fortes qui ont produit des résultats impressionnants. Ce pays a annulé l’exploitation forestière sur 1,3 million d’hectares et interdit l’exportation du bois brut pour aller à une baisse de 50% de l’exploitation des ressources halieutiques. Résultat, en quinze ans, il est passé 3,5 millions de mètres cubes à 1,5 millions de mètres cubes de bois exploité.