
Sous la demande de la Russie, une rencontre informelle du Conseil de sécurité onusien s’est tenue ce mardi 3 mai à l’Organisation des nations unies (ONU). Les échanges se sont avérés vifs à propos de l’accusation du Mali faisant état de violations de son espace aérien par la France.
Les relations diplomatiques entre la France et le Mali vont de mal en pire. Après l’interdiction à la France de survoler son espace aérien qui n’est qu’une sanction parmi une série de sanctions prises contre son ancien allié dans le combat contre le djihadisme, le Mali a de nouveau porté un coup aux relations entre ces deux pays. En fin du mois d’Avril 2022, la junte au pouvoir depuis août 2020 accusait l’armée française de « subversion » et d’« espionnage ». Ces accusations font surface, après que l’État Major français a diffusé des vidéos de drones tournées dans le centre du pays, non loin de la base de Gossi, qui montrait d’après eux, des mercenaires russes enterrant des corps en vue d’imputer la responsabilité aux soldats français.
A (re) lire : Diplomatie : La CEDEAO et l’UEMOA attaquent, le mali contre-attaque
Tous les pays membres des Nations Unies se sont vus envoyer la lettre d’accusation du Mali contre la France. La Russie, considérée actuellement comme principal partenaire de ce pays du sahel dans sa lutte antiterroriste, a joué le médiateur en convoquant cette réunion afin que les belligérants se concertent. Paris qualifie de mensongères ces incriminations.
Pour les autorités françaises, la surface survolée par drone n’était pas concernée par la zone d’exclusion aérienne. Les images filmées ne seraient donc pas illégales car conformes à l’accord de 2013. Cet accord en son article 5 stipule :
[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= »Article 5 de l’accord de 2013″ font_weight= »bold » font_style= »italic »]Le personnel du détachement français circule sans restriction sur le territoire de la République du Mali, y compris son espace aérien, en utilisant les moyens de transport dont il dispose et sans qu’il ait à solliciter un accompagnement par les forces de la partie malienne[/penci_blockquote]
L’ambassadeur adjoint de la Russie à l’Onu, Dmitry Polyanskiy a évoqué ce mardi 3 mai 2022, une « désinformation » par la France, tout en insistant sur la nécessité du respect de la souveraineté du Mali. Dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Paris ne trouve pas Moscou digne de lui faire ce reproche.
A (re) lire : Mali : Fin de l’opération Barkhane et de Takuba
Signalons que ces accusations ne sont pas restées sans actions fortes. Les autorités maliennes ont rompu les accords de défense avec la France et l’Europe et ont notifié que cette décision prendra effet dans six mois. Il s’agit en effet des accords SOFA (Status of Force Agreements) de mars 2013 pour les forces Serval puis Barkhane et du protocole additionnel de mars 2020 pour Takuba.