
Alors que les plaies causées par les affres économiques de la Covid-19 et du conflit Russo-Ukrainien n’ont pas encore cicatrisées, les risques de famine et de grande pauvreté se profilent à l’horizon. Mais pour s’en sortir, l’ancien premier ministre togolais Gilbert Houngbo, président du Fonds international de développement agricole (Fida) invite à une augmentation de la production locale.
Fortement dépendant de l’extérieur, le continent africain importe chaque année des biens alimentaires pour des sommes colossales. On estime à 70 milliards de dollars, le coût des importations de biens alimentaires chaque année en Afrique et à cette allure, on pourrait aller jusqu’à 100 milliards d’ici 2025. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, l’ancien premier ministre togolais préconise l’augmentation de la production locale comme seule voie de sortie. Pour lui, l’autonomie alimentaire de l’Afrique est un objectif pour lequel on devrait tout donner. Pour y arriver, il propose des investissements dans le secteur agricole.
[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= »Gilbert Houngbo, président du Fonds international de développement agricole (Fida). » font_weight= »bold » font_style= »italic »]La hausse de la productivité africaine est le seul moyen d’augmenter le volume des récoltes tout en garantissant la compétitivité. Cela passe par l’investissement dans des équipements et dans la formation. Il faut également ajouter un minimum de valeur ajoutée – donc un certain degré de transformation – dans les filières pour mieux conserver les produits et améliorer les revenus des cultivateurs. On sait aussi que l’accès aux marchés locaux, nationaux et sous-régionaux, ainsi qu’au foncier est crucial[/penci_blockquote]
A l’épineuse question de l’origine des « investissements » qu’il préfère au « financement », il recommande une diversification des sources et appelle toutes les parties à jouer leur partition. A l’international, il rappelle la promesse des pays membres de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) en pleine conférence sur le climat de Paris en 2015.
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La mobilisation des 100 milliards de dollars d’aide des pays du Sud à faire face aux conséquences du réchauffement climatique par an devrait se concrétiser au plus vite dans un contexte où beaucoup moins du nécessaire pour y faire face en Afrique est mobilisé. Sur 140 milliards de dollars par an, seulement 46 milliards ont été mobilisés pour 2019-2020.
L’effort africain dans cette démarche serait potentiellement de participer au financement mais l’Afrique « doit aussi être le moteur de l’investissement dans les technologies qui faciliteront la transition énergétique et la résilience ».