L’Éthiopie a officiellement inauguré ce mardi 9 septembre l’ambitieux barrage de la Grande Renaissance, dont la première pierre a été posée en 2011. Situé dans le nord-est du pays, cet ouvrage vise à produire de l’électricité pour l’Éthiopie et, à terme, à positionner le pays comme un acteur régional majeur dans le domaine de la distribution électrique.
Ce projet colossal, d’une longueur de 1,8 kilomètre, d’une hauteur de 145 mètres et équipé de 16 turbines, porte sa capacité de production à 5 000 mégawatts, équivalent à plus de trois réacteurs nucléaires. Il est présenté comme le barrage le plus puissant d’Afrique. Son achèvement, annoncé le 3 juillet par Abiy Ahmed devant le Parlement, marque la conclusion d’un chantier d’une ampleur exceptionnelle, initialement prévu pour 2017.
D’un coût avoisinant les cinq milliards de dollars, le projet a connu de nombreux retards imputables à des défis de mise en œuvre, de financement et à des tensions géopolitiques. En effet, sa localisation sur le Nil Bleu a suscité de vives tensions avec l’Égypte, qui dépend quasi intégralement du fleuve pour ses besoins hydriques. Le Caire a qualifié le barrage de menace « existentielle », craignant un assèchement de sa principale source d’approvisionnement, dont elle dépend à 97 % pour son eau.
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Selon les autorités, le grand barrage de la Renaissance constitue un exemple d’accomplissement national. Il devrait doubler la production électrique actuelle du pays. Bien que son objectif soit de développer l’approvisionnement local, les experts estiment qu’une part significative de l’énergie produite sera destinée à l’exportation régionale, générant ainsi des devises pour Addis-Abeba.
Abiy Ahmed a récemment déclaré, lors d’une interview télévisée, anticiper des revenus annuels d’un milliard de dollars grâce au barrage. Le Premier ministre a également indiqué que d’autres projets de cette envergure devraient voir le jour dans les années à venir.
Le barrage de la Renaissance a été financé par des ressources nationales. Pour les Éthiopiens, il symbolise ainsi un puissant gage d’indépendance et de souveraineté nationale.
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