
Le Festival international du Livres et des arts assimilés du Bénin (FILAB) est un espace de rencontre et de partage d’expérience accompagné des cafés littéraires entre acteurs du secteur de la chaîne du livre.
Après la troisième édition qui a connu un succès éclatant, l’équipe de Sunvi Média a rencontré le promoteur du festival, Komi Ezin qui s’est confié à elle. Entre réussites et difficultés rencontrées, le promoteur lance un appel aux gouvernants pour un accompagnement aux fins de rehausser davantage ledit festival. Entretien.
Finogbé : Parlez-nous un peu de ce festival. Pourquoi le FILAB ?
Komi Ezin : Le Festival international du Livre et des Arts assimilés du Bénin (FILAB), a été mis en place suite à une motivation, c’est-à-dire à un constat que nous avons eu à faire depuis des années dans ce secteur littéraire au Bénin et dans l’Afrique toute entière. Nous avons estimé qu’il va falloir quand même faire aussi la promotion des auteurs du livres et de leurs œuvres et aussi créer un cadre d’échange entre les acteurs de la chaîne des livres et des arts, particulièrement au Bénin comme en Afrique. Donc en réalité, c’est ça qui nous a motivés à créer ce festival qui a eu sa première édition en 2023, deuxième édition en 2024 et troisième édition cette année à l’Université d’Abomey-calavi.
En fait, le festival se déroule normalement sur trois jours. Et sur ces trois jours, nous avons des conférences débats, des cafés littéraires, des tables rondes et aussi des animations culturelles. Nous réalisons également des ateliers d’écriture avec les apprenants du monde scolaire comme estudiantin .
Déjà la troisième édition, que retenir concrètement de ces trois premières éditions de votre festival en termes de réussite ?
Sans nul doute, c’est une réussite totale parce que depuis la première édition dudit festival, l’engouement ne cesse d’accroître et des pays rejoignent davantage la cause en y participant. Nous enregistrons jusqu’à 34 autres pays qui y participent. Et c’est vraiment encourageant. En plus des participants d’autres pays, la population de notre pays y participe également massivement avec l’implication du monde scolaire et universitaire. Donc c’est une réussite totale parce que même que ce soit les invités internationaux, ou locaux, tout le monde est satisfait quand même de l’organisation.
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Nous constatons un impact vraiment positif sur notre population cible. Et pour cette édition par exemple, les éditeurs, tout comme les apprenants, tous les participants ont agréablement manifesté leur satisfaction non seulement pour l’organisation, mais également pour la qualité et toute la richesse qu’offre ce festival.
Des difficultés?
Quant aux difficultés, il y en a eu assez parce que nous supportons tout, et quand je dis tout, c’est vraiment tout.Vous savez, généralement au Bénin ou en Afrique, lorsque vous organisez quelque chose, tout pèse sur la tête de l’organisateur. Donc en réalité, toutes les charges pèsent sur le promoteur que je suis. Et également les différentes dépenses de part et d’autre, parce que c’est nous même qui prenons en charge en réalité, l’hébergement, la restauration des invités internationaux qui viennent et même des festivaliers sans oublier les autres charges connexes entrant dans l’organisation dudit festival.
Avez-vous l’accompagnement de l’État?
(Soupire) Non, pour l’instant, non. Non parce que même que ce soit la première édition, deuxième édition, ou même cette troisième édition, on n’a eu aucun apport, c’est-à-dire aucun soutien du gouvernement, que ce soit des ministères, ni des différentes directions. Mais seulement, nous avons eu cette année, au moins, la chance d’avoir la présence du représentant du ministre qui était à nos côtés et aussi une représentante du directeur des arts et du livre c’est-à -dire celui qui est l’actuel directeur national de la culture. C’est cette présence que nous avons constatée cette année mais aucun soutien matériel que ce soit financier ou autres, nous n’en avons pas eu.
J’ai juste un appel que je voudrais faire aux dirigeants, que ce soit le ministère du tourisme, de la culture et des arts, ou les différentes institutions à nous accompagner financièrement et avec la logistique qu’il faut pour une réussite plus éclatante dès la 4e édition de festival comme c’est souvent le cas pour d’autres festivals dans le pays et ailleurs. Je participe à d’autres événements dans d’autres pays et je constate comment les promoteurs sont soutenus par leurs dirigeants. Ce n’est pas encore le cas avec FILAB, mais je me dis que c’est progressivement parce qu’à un moment donné aussi, nous devons nous mettre à la place de l’Etat, mais ça mets un peu trop du temps. Un tel retard démoralise si bien que ça décourage jusqu’à ce que nous même on se dit, mais nous faisons du social quand même. Jusque-là, on n’a pas d’accompagnement, une sorte de motivation du pouvoir étatique.
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Les gens nous regardent de l’extérieur et apprécient bien le travail que nous faisons. Par exemple cette année, il y a le parlement européen qui a envoyé un représentant, bizarrement je ne m’y attendais pas, mais l’institution européenne m’a décerné un diplôme d’honneur, avec aussi une médaille. Cela signifie que les gens voient cela depuis l’extérieur. Malheureusement, nous-même, nous ne prêtons pas d’importance à ce qui se fait ici, chez nous. Donc je demande humblement aux autorités de nous accompagner pour les éditions à venir. En le faisant, le FILAB qui grandit pourrait encore grandir davantage au grand bonheur des populations cibles.
Transcription : Bérengère Boléan
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