![Nigeria : 10 milles personnes sont mortes en détention depuis 2011](https://i0.wp.com/sunvimedia.info/wp-content/uploads/2020/12/Nigeria.jpg?fit=800%2C405&ssl=1)
Dans un rapport de 67 pages publié ce mardi 8 décembre, Amnesty International Nigeria s’alarme du sort des personnes âgées. Ces personnes sont confrontées aux violences de Boko Haram et de l’armée nigériane dans l’état de Borno, au nord-est du pays. Ce rapport décrit la double peine pour cette population, persécutée par les djihadistes et victimes des exactions de l’armée.
Le traitement subi par les personnes âgées dans l’État de Borno s’apparente à « des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité », selon Joanne Mariner, directrice sur les situations de crise à Amnesty International. Lorsque les populations fuient leurs villages, menacés par l’avancée des djihadistes, les personnes âgées restent souvent sur place, dans l’espoir de continuer à cultiver leurs champs pour se nourrir. Mais « beaucoup d’entre elles sont mortes de faim chez elles ou y ont été massacrées » selon le rapport d’Amnesty sur le Nigeria.
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Le rapport sur le Nigeria indique que ces personnes sont trop faibles pour fuir et leur mobilité réduite ont été abattues ou gravement blessées par des soldats qui mitraillaient les maisons, indique les recherches de l’ONG.
Conditions épouvantables d’enfermement
Amnesty International s’est entretenu avec des hommes et des femmes qui ont été arrêtés puis détenues illégalement dans des conditions particulièrement inhumaines, pour des périodes allant de quatre mois à cinq ans. Ces personnes fuyaient les zones contrôlées par Boko Haram.
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L’Ong estime que 10 000 personnes sont mortes en détention depuis 2011, dans la sinistre caserne de Giwa, à Maiduguri et dans d’autres lieux de détention de l’armée. Les hommes âgés sont surreprésentés. Ils compteraient entre 15 % à 25 % des décès, liés aux « conditions épouvantables » d’enfermement.