Le président malgache, Andry Rajoelina, a dissous son gouvernement à la suite de manifestations massives engendrées par des pénuries d’électricité et d’eau.
Ces soulèvements (22 morts), amorcés la semaine dernière et se prolongeant jusqu’à ce lundi 29 septembre 2025, ont été principalement menés par la jeunesse de la capitale, Antananarivo, exprimant un profond mécontentement face à la détérioration des conditions de vie. Les analystes considèrent cet événement comme le défi le plus sérieux à l’autorité de Rajoelina depuis sa réélection en 2023, et comme la vague de contestation la plus significative qu’ait connue l’île au cours de ces dernières années.
Lundi, des foules se sont rassemblées devant l’université principale d’Antananarivo, entonnant l’hymne national et brandissant des pancartes, avant de tenter de progresser vers le centre-ville, comme l’ont rapporté les images de la chaîne locale 2424.MG. Les forces de l’ordre ont eu recours aux gaz lacrymogènes et aux balles en caoutchouc pour disperser les manifestants, alors qu’un couvre-feu du crépuscule à l’aube est en vigueur depuis la semaine dernière.
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Des actes de pillage ont été signalés dans des supermarchés, des magasins d’électroménager et des banques de cette capitale de 1,4 million d’habitants. Des résidences de personnalités politiques ont également été la cible d’attaques.
Le Président Andry favorable au dialogue
Lors d’une allocution télévisée ce lundi, Rajoelina a reconnu la colère populaire et a présenté ses excuses pour les défaillances de son gouvernement. « Nous reconnaissons et nous excusons si des membres du gouvernement n’ont pas accompli les tâches qui leur avaient été assignées », a-t-il déclaré sur la chaîne publique Televiziona Malagasy (TVM). Le Président a promis des mesures de soutien aux entreprises ayant subi des pertes pendant les troubles et a exprimé sa volonté d’engager un dialogue constructif avec la jeunesse. « Je comprends la colère, la tristesse et les difficultés causées par les coupures d’électricité et les problèmes d’approvisionnement en eau. J’ai entendu l’appel, j’ai ressenti la souffrance et j’ai compris l’impact sur la vie quotidienne », a-t-il ajouté.
Ces manifestations sont le fruit d’une frustration accumulée après des années de difficultés économiques. Madagascar, un État insulaire situé au large de la côte sud-est de l’Afrique, est l’un des pays les plus pauvres de la région, avec environ 75 % de ses 30 millions d’habitants vivant sous le seuil de pauvreté en 2022, selon la Banque mondiale. De nombreux manifestants reprochent au gouvernement de Rajoelina son incapacité à améliorer les conditions de vie, notamment en raison des fréquentes coupures de courant et des pénuries d’eau qui perturbent le quotidien.
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