
Face aux impératifs d’approvisionnement en matières premières et à la dépendance vis-à-vis de la filière cotonnière, le gouvernement burkinabè a pris la décision de réintégrer la SN-CITEC sous son contrôle afin d’assurer la sécurité industrielle et alimentaire de la nation.
Le gouvernement burkinabè a procédé, le jeudi 20 novembre 2025, à la nationalisation de la SN-CITEC, suite à l’annonce du retrait de l’actionnaire majoritaire qui manifestait son intention de céder sa participation de 53 %.
Selon les déclarations du ministre burkinabè de l’Industrie, Serge Poda, cette décision s’inscrit dans le cadre d’une politique de « souveraineté industrielle » promue par les autorités.
« Dans le contexte d’affirmation de la souveraineté industrielle initiée par le Burkina Faso sous l’égide du camarade Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, Chef de l’État, le Gouvernement a pris contact avec l’actionnaire majoritaire pour lui signifier son intention de procéder au rachat de ses parts », a précisé le ministre Poda à l’issue du Conseil des ministres.
Confronté à l’impasse découlant des négociations relatives au rachat des parts privées, l’État a finalement opté pour la nationalisation de cette entreprise, privatisée en 1995.
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La SN-CITEC, entité du groupe GEOCOTON, constitue la principale structure industrielle burkinabè dans le secteur des oléagineux, se spécialisant dans la production d’huile alimentaire, de tourteaux et d’aliments destinés au bétail, ainsi que de savon ménager. La valorisation de la graine de coton qu’elle opère représente une contribution significative à la valeur ajoutée de l’économie nationale. Elle fabrique également du savon de ménage à partir de matières premières importées de la sous-région.
Malgré ses capacités nominales substantielles — 120 000 tonnes de graines de coton triturables par an, 20 000 tonnes d’huile raffinée, une production de savon variant de 6 000 à 12 000 tonnes, 24 000 tonnes de tourteaux et 48 000 tonnes d’aliments pour bétail — la SN-CITEC opère de manière récurrente à environ 50 % de son potentiel. Cette sous-utilisation est imputable à un approvisionnement limité en graines de coton produites localement, une situation exacerbée par des exportations parallèles et des dysfonctionnements dans la filière.
En période d’activité normale, l’entreprise serait en mesure de produire jusqu’à 22 millions de litres d’huile annuellement, couvrant ainsi plus de 30 % des besoins nationaux. La SN-CITEC revêt une importance stratégique pour l’économie et l’emploi au niveau local, apportant un soutien direct aux producteurs de coton et contribuant à la sécurité alimentaire.
La nationalisation vise par conséquent à assurer la pérennité de la production, à sécuriser l’approvisionnement en matières premières et à consolider la souveraineté industrielle et alimentaire du Burkina Faso. Elle ouvre des perspectives pour une meilleure exploitation des capacités de l’usine et confère à celle-ci un rôle pivot dans la valorisation des oléagineux nationaux.
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