
Hershey’s et Mars, deux entreprises américaines de l’industrie du chocolat, s’attirent la colère d’Abidjan et d’Accra. Les régulateurs ivoiriens et ghanéens de la filière cacao leur reprochent de saper les efforts entamés pour relever les revenus des paysans producteurs.
Les deux multinationales ont « temporairement » changé leurs fournisseurs, afin d’échapper au financement du différentiel de revenu décent. C’est une prime destinée aux cacao-culteurs. La Côte d’Ivoire (1er) et le Ghana (2ème) ont obtenu en 2019 des multinationales du chocolat une prime de différentiel de revenu décent de 400 dollars la tonne.
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Cette prime est appliquée depuis le début de la campagne 2020-2021. Mais pour leur approvisionnement de décembre, Hershey’s et Mars se sont adressés aux entrepôts certifiés à terme. Une manœuvre qui leur a permis d’échapper au paiement de la prime. Il s’agit des fèves produites avant l’entrée en vigueur de l’accord imposé aux multinationales dans les 2 pays.
Le comportement des deux entreprises n’est pas interdit. Mais il a suscité l’incompréhension du Conseil Café-Cacao et du Cocobod. Les régulateurs ivoiriens et ghanéens ont exprimé, par courrier, leur indignation. Ils s’interrogent sur les réelles motivations du groupe Mars à ce sujet. Alors que ce dernier devrait protéger les petits producteurs et les faire sortir de la pauvreté et de la précarité.
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Les deux régulateurs s’inquiètent aussi pour l’avenir. Certains industriels peuvent se tourner vers d’autres fournisseurs, même si la Côte d’Ivoire et le Ghana représentent 62% de la production mondiale et que la qualité de leurs fèves est reconnue par les grands groupes du chocolat.