
L’ancien président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (UNAMAB), Michel Adjaka est désormais dans l’appareil exécutif du Président Talon. Après son séjour au parquet de Cotonou, il arbore à présent la casquette de directeur de cabinet du ministre de la justice.
Les pronostics n’annonçaient pas Michel Adjaka à ce poste de sitôt. Son combat syndical, sa détermination professionnelle et son amour pour la justice équitable devraient l’écarter de l’appareil exécutif de l’homme au pouvoir. Un appareil souvent taxé d’anti-démocratique et qui bafoue les valeurs chèrement acquises lors de la conférence des forces vives de la nation en février 1990.
Mais pour des observateurs de la vie politique béninoise, Michel Adjaka était déjà sur un chemin bien tracé qui le prédisposait à ce poste. En effet, après son départ de la présidence de l’UNAMAB, l’homme, après quelques dénonciations « des dérives du régime Talon » dans le secteur de la justice, a accepté quelques nominations. Une chose qu’il avait toujours rejetée lors des gouvernements précédents.
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En conseil des ministres du 25 septembre 2019, contre toute attente (l’opinion publique Ndlr), Michel Adjaka a accepté sa nomination en tant que 3ème substitut général à la cour d’appel de Cotonou. L’homme n’a daigné faire un commentaire sur cette nomination malgré le tollé sur la toile. Un an après, le 30 septembre 2020, il a été promu en tant que 1er substitut général à la Cour d’appel de Cotonou.
Depuis lors, des langues l’annonçaient aux côtés du régime qu’il avait pourtant combattu et dénoncé compte tenu de ses actions qualifiées « anti-démocratiques ». Et pour couronner ce long trajet nominatif, l’ancien président de l’UNAMAB, Michel Adjaka, est nommé, en conseil des ministres de ce mercredi 6 janvier 2021, directeur de cabinet du ministre de la justice. Un poste haut niveau qui fera désormais de lui, un politique aux ordre du chef de l’exécutif.
Quid de ses convictions ?
Michel Adjaka est toujours considéré, jusqu’à cette nomination, comme étant l’un des magistrats les plus honnêtes de sa corporation. Son intégrité fait de lui un magistrat de conviction. Cette dernière avait toujours primé sur ses choix et avait fait de lui un « excellent président » du syndicat des magistrats.
Avant le début de ses nominations en septembre 2019, Michel Adjaka avait toujours dénoncé les « dérives » du régime Talon. Son dernier combat, c’est celui de « chasser les allogènes du conseil supérieur de la magistrature (CSM)». Un combat qu’il a malheureusement perdu à l’adoption de la loi sur la réforme du CSM ; cette même loi qu’il combattait. Depuis lors, il a préféré le silence et se plie, à la limite, à la volonté du Président de la République qui y trouve tout intérêt pour sa nomination.
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Désormais au poste de directeur de cabinet du ministre de la justice, l’homme est appelé à défendre les choix judiciaires du régime Talon et surtout de présenter la politique judiciaire de ce même régime. Un choix qui sera contre ses « convictions » d’antan et qui pourrait révéler un « autre Michel Adjaka » inconnu jusqu’à ce jour.
1 Commentaire
DEMAKOS
6 janvier 2021Ce qui est curieux chez les opposants au régime du Président Talon, ces leur propension à toujours traiter de suspect, traître, corrompus et que sais je ?
Dès que tu critiques le même régime tu deviens pour eux, comme par miracle un « saint », un héros…
Comme s’il leur revenait de distribuer les bons points, eux qu’on a connu aux affaires jusqu’en 2016…
Avec tout ce qu’on sait…