Chronique de Nelie : Influenceurs, et si vous faisiez mieux?

Internet a révolutionné le monde  avec les différents moteurs  de recherche. S’informer, s’éduquer et éduquer deviennent plus aisés. Il suffit de disposer de données internet  pour avoir accès à toutes sortes de contenus. Des contenus écrits, audios ou vidéos dans tous les domaines (sciences, technologie, histoire, philosophie, culture etc) et sous toutes les formes. 

L’humain étant dans une perpétuelle quête  de satisfaction, la Silicone Valley nous donnera mieux en matière du numérique  et nous voilà avec les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Tiktok et plusieurs autres.

Ces différents réseaux sociaux ont pour  but de créer des contenus et de fédérer une  communauté avec, bien évidemment, des créateurs qui, par ricochet, deviennent des milliardaires. En premier, nous avons les  entreprises qui sont positionnées à la quête de la clientèle. Viennent ensuite  les médias en ligne, les stars et les personnalités  politiques. Enfin, toute autre personne qui a intérêt à se faire plus de visibilité. Et c’est  cette dernière catégorie d’individus, à la recherche du sensationnel, qui fera objet de ma réflexion. Eux qui pullulent la toile et proviennent  de toutes les couches sociales pour régner en maître sur les réseaux sociaux. 

Des gens qui sont prêts à  tout. L’essentiel, c’est d’avoir le maximum d’abonnées possibles , de followers, de commentaires et de ‘j’aime’ à chacune de leurs  publications. Ils végètent  entre vulgarité et insultes. Pour les femmes, le meilleur appât, c’est leur corps. Elles n’hésitent donc pas à l’exposer dans toutes les postures. 

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De mémoire, DJ Arafat (paix à son âme) pouvait lancer  un direct sur Facebook et dire qu’il ne placerait de mots que lorsque le nombre connectés pour le suivre atteint au moins 5000. Et il réussissait chaque fois qu’il lançait ces challenges.

Eh oui, les réseaux sociaux sont devenus un outil puissant entre les mains de qui veut se créer une notoriété, une histoire ou une légende. Chacun y va selon l’éducation reçue et l’objectif visé. Ils sont appelés influenceurs.

Des hommes et des femmes qui nous exposent leur vie au quotidien. Restaurants fréquentés, marques de vêtements portées, marques de bijoux et chaussures.  Tout y passent pour justifier une réussite de vie. Ils ne tarissent pas d’idées pour  montrer qu’ils sont un modèle de réussite à suivre. Toujours à la quête de  ‘’buzz’’, ils n’hésitent pas à se lancer  des ‘’clashes’’ ; des injures.   

Il suffit que l’un allume sa caméra  pour que la toile soit maintenue en haleine. Parfois, on se demande  comment la bêtise et la vulgarité peuvent avoir autant d’échos auprès d’un public qui pourrait mieux s’occuper ailleurs. Des heures et des heures à discuter des sujets qui n’apportent presque rien à ceux qui les suivent même si eux, ils en tirent grand profit. 

Il est vrai qu’ils ne sont pas devenus influenceurs et influenceuses pour servir une cause noble et juste (on peut bien relativiser). Mais ne peut-on pas se trouver une mission ? Frantz Fanon n’a t-il pas dit que chaque génération dans une relative opacité  devrait se trouver une mission, l’accomplir ou la trahir. Nos influenceurs n’ont pas ce niveau d’engagement à porter une cause alors qu’ils peuvent bien mieux faire.

Si l’on peut avoir autant de monde en un clic, pourquoi ne pas créer des contenus éducatifs? Un continent où les jeunes sont en proie au chômage, ne peut-on pas utiliser sa notoriété pour participer à l’élévation  de sa communauté que de l’abêtir avec une réussite virtuelle? Quand on a des dizaines de mille d’abonnés, voire le million, on peut partager des idées innovantes que de nous montrer fesses, sexe, alcool, cigarette, chambre d’hôtel et autres.

Influenceurs en vulgarité et en cupidité voire en niaiserie, et si vous releviez le niveau pour le bien-être de ceux qui vous suivent? En attendant que les Etats cadrent ce phénomène, osons appeler à une prise de conscience de ceux qu’on désigne comme des influenceurs. 

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Ailleurs, les choses commencent par être encadrées car ça reste un phénomène sociétal. Le Sénat français a donné, dans une loi le 25 mai dernier, une définition au mot influenceur. Cette loi définit l’influenceur comme étant une personne  qui, contre rémunération, utilise  sa notoriété pour faire de la promotion sur internet  de biens et de services, d’une cause. Ainsi, la France devient le tout premier pays au monde à encadrer les dérives de cet univers des influenceurs. 

Mais sur le continent africain, à défaut d’une loi ou en attendant cette dernière, il faudra en appeler à la censure des contenus non éducatifs pour la jeunesse car c’est surtout elle la victime.

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