Mutilations génitales féminines : 2 millions de potentielles victimes d’ici 2030

Il pourrait y avoir deux millions de victimes supplémentaires de mutilations génitales féminines d’ici 2030, ce qui représenterait une baisse de 33 % des progrès accomplis pour mettre fin à cette pratique nocive, alerte le Fonds des Nations Unies pour l’ Enfance (Unicef). Et pour cause, la Covid-19 compromet les progrès réalisés au cours des dernières années.

La pratique des mutilations génitales féminines fait l’objet de médicalisation croissante. L’Organisation estime que près d’une fille ou d’une femme victime de cette pratique sur quatre, soit 52 millions de femmes dans le monde, a été mutilée par un professionnel de santé. Cette proportion est deux fois plus élevée chez les adolescents selon l’institution. 

Sur 31 pays disposant de données sur les mutilations génitales féminines, 15 pays sont déjà aux prises avec un conflit et une hausse de la pauvreté et des inégalités, ce qui crée une crise à l’intérieur de la crise pour les filles les plus vulnérables et les plus marginalisées du monde. 

Dans certains pays, les mutilations génitales féminines constituent encore une pratique quasiment systématique : elles concernent 90 % des filles à Djibouti, en Guinée, au Mali et en Somalie. Désormais, dans près de la moitié des pays, les mutilations génitales féminines sont pratiquées de plus en plus tôt, ce qui réduit la fenêtre pour agir. Par exemple, au Kenya, l’âge moyen des victimes est passé de 12 à 9 ans au cours des trois dernières décennies.

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La Covid-19 menace les progrès. 

Dans une note d’information en prélude à la célébration de la journée mondiale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines ce 06 Février, l’Unicef avertissait qu’avec la fermeture des écoles, les confinements et la perturbation des services visant à protéger les filles dû à la Covid-19,  des millions de filles sont exposées à un risque accru de mutilations génitales féminines. 

[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= »Nankali Maksud, conseillère principale de l’Unicef chargée de la prévention des pratiques nocives » font_weight= »bold » font_style= »italic »]Nous perdons du terrain dans notre lutte pour mettre fin aux mutilations génitales féminines et ce recul a des conséquences dévastatrices pour des millions de filles dans les régions où cette pratique est extrêmement répandue[/penci_blockquote]

« Les filles qui n’ont pas accès aux services vitaux, aux écoles et aux réseaux de la communauté sont exposées à un risque considérablement plus élevé de mutilations génitales féminines, ce qui met en péril leur santé, leur éducation et leur avenir », a-t-elle ajouté. 

Les mutilations génitales féminines (Mgf) recouvrent les interventions qui consistent à altérer ou à léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales. Elles constituent une violation des droits des filles et peuvent provoquer de graves complications de santé, voire des décès. Les filles victimes de cette pratique sont exposées à un risque accru de mariage précoce et de décrochage scolaire, une situation qui menace leur capacité à bâtir un avenir meilleur pour elles-mêmes, mais aussi pour leur famille et leur communauté. 

Appel à une action concertée !

Le risque pour les filles d’aujourd’hui d’être victimes des mutilations génitales féminines a baissé d’un tiers par rapport à celui que les filles couraient il y a trois décennies. 

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« Cependant, nous devons progresser au moins 10 fois plus vite pour réaliser l’objectif mondial visant à éradiquer cette pratique d’ici à 2030 », préconise Nankali Maksud. Pour elle, c’est le moment de renouveler l’engagement à mener une action concertée et financée de manière adéquate afin de regagner du terrain et de mettre fin à cette pratique dans chaque pays. 

Il est essentiel de garantir l’accès des filles à l’éducation, aux soins de santé et à l’emploi pour accélérer l’élimination des mutilations génitales féminines et permettre aux filles de contribuer à un développement social et économique équitable.

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