Bénin – Education: Ça chicote toujours dans les écoles (1ère partie)

L’enfant béninois, jadis, arrive avec succès au bout d’une éducation ou enseignement à coups de bâtons. Aujourd’hui, les conventions internationales que le pays a ratifiées et les différentes lois dont il s’est dotées interdisent le châtiment corporel. Mais dans les écoles, des acteurs peinent à accorder leur violon sur ce principe. 

Le châtiment est une peine sévère infligée à une personne que l’on veut corriger. Il est, par extension, une punition qu’un éducateur ou tout autre personne inflige à celui qu’on veut « corriger » pour une faute ou pour une tâche mal exécutée. Parmi ces châtiments, il y a celui corporel que l’on retrouve bien dans les ménages béninois que dans des écoles du pays.

9h15 ce vendredi 6 novembre 2020 dans un des cours élémentaires du groupe B de l’Ecole primaire publique Yémalin, quartier PK 10 dans la commune de Sèmè-Podji. Malgré le vrombissement des véhicules et le bruit des motos, on pouvait entendre de loin le cri des apprenants de cette classe. « Pardon maître. Maître Svp. Je vais le faire. Aotcho maître ».

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Des « appels au secours » de ces enfants, une dizaine environ, alignés et qui devraient s’étaler, à tour de rôle, sur la table disposée devant le maître. Celui-ci leur inflige des fessées. Une scène sous le regard impuissant des autres apprenants qui y sont déjà habitués malgré la douleur.

Approché en pleine action de bastonnade de ses apprenants, l’enseignant en charge dit avoir connaissance des dispositions qui interdisent une telle pratique dans l’école béninoise. « Oui, j’en suis conscient mais que pouvons-nous face à certains actes de ces apprenants ? », s’est encore interrogé l’enseignant, trentagénaire, 1m80 environ.

Tout comme cet enseignant, la direction générale d’un Complexe scolaire privé situé à PK 11, Sèyivè dans la même commune se dit favorable à tout châtiment corporel. Pour ce responsable, il faut que l’enseignant l’inflige avec tact pour ne pas y laisser de séquelles sur l’enfant. Alors qu’on imaginait seulement cette pratique dans les écoles primaires, le phénomène s’observe également dans des collèges, surtout privés de la même localité.

[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= »Abel Hounton, parent d’élève  » font_weight= »bold » font_style= »italic »]La pratique ne s’observe pas seulement dans la commune de Sèmè-Podji, mais partout sur le territoire béninois ; un peu camouflé autrement certes, mais ça continue d’exister. Moi, je suis favorable au bâton dans l’enseignement [/penci_blockquote]

L’enseignement par le bâton, le grand désaccord

Les acteurs du monde éducatif restent toujours diviser quant aux châtiments à infliger à l’apprenant pour mieux l’éduquer ou lui donner l’enseignement adéquat. Contrairement aux cas énumérés supra, nombre d’acteurs déconseillent fortement le châtiment corporel en milieu scolaire. « L’enfant n’a plus besoin de bâton pour assimiler l’enseignement qu’on lui donne à l’école », a rétorqué Thierry Dovonon, responsable syndical dans le secteur de l’enseignement lors d’une de ses sorties dans les médias en 2019.

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Les différents textes en vigueur interdisent le châtiment corporel en milieu scolaire. Mais la pratique qui a la peau dure, continue toujours d’exister dans des écoles béninoises. Dans un arrêté ministériel du 15 octobre 2020, le ministre béninois de l’enseignement secondaire, Kakpo Mahougnon, a été obligé de rappeler les différents acteurs du système éducatif à l’ordre. Il leur a notifié, pour une énième fois, le cadre légal qui l’interdit. Dans cet arrêté, le ministre Mahougnon a menacé tout responsable d’établissement public qui ne respecterait pas la décision qu’il « sera traduit devant la Commission administrative paritaire pour faute grave ».

[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= »Communiqué du ministre » font_weight= »bold » font_style= »italic »]Quant aux établissements privés dans lesquels les prescriptions ne seraient pas respectées, l’autorisation d’ouverture desdits établissements sera retirée, sans autre forme de procès et les auteurs traduits devant les juridictions compétentes[/penci_blockquote]

Mais malgré cela, des cas sont toujours dénombrés à travers le pays. Et pour le psychopédagogue Hounvo, « ces foyers de résistance doivent être vite dissipés pour le bonheur des apprenants ». [A suivre]

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