Bénin –Mouvements de soutien : L’autre plaie que la loi n’a pas pansée

Le scrutin présidentiel d’avril 2021 s’approche à pas de géant. Dans l’opinion publique, des idées politiques s’entrechoquent et font un écho assourdissant. Et comme d’habitude, des mouvements de soutien émergent de toute part pour soutenir ou susciter la candidature des candidats.

[penci_related_posts dis_pview= »no » dis_pdate= »yes » title= »Sélection Sunvi Média » background= » » border= » » thumbright= »no » number= »4″ style= »grid » align= »none » withids= » » displayby= »cat » orderby= »rand »]

C’est la grande actualité des mouvements de soutien depuis peu dans le pays. Mouvement Talon caution 21. Les batillons de Talon. Le mouvement AND. Les femmes engagées pour la réélection de Talon. Le Fan club FJA. Les patriotes de Joël Aïvo. Les messagers. Les engagés du parti les Démocrates. Le groupe national de contact. L’Association des volontaires pour la défense de la démocratie. Et bien d’autres mouvements politiques. La liste est bien longue à la veille de la présidentielle du 11 avril 2021.

Certains de ces mouvements, selon leur vision, entendent accompagner un candidat jusqu’à son installation ou réinstallation sur le fauteuil présidentiel au soir du scrutin d’avril prochain. Pour d’autres mouvements par contre, il s’agit de « restaurer » les acquis démocratiques du Bénin. Pour ces derniers, ces acquis sont bafoués et foulés au pied par les gouvernants actuels. En somme, le pays s’anime tant sur le plan social que politique à quelques jours de cette compétition électorale. Un remue-ménage que des Béninois pensaient conjurer avec l’adoption des lois électorales.

A (re) lire : Bénin – Parrainage: La piste d’une loi interprétative

L’article 44 de la loi N°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin stipule à son alinéa 2 qu’« avant l’ouverture officielle de la compagne électorale, les portis politiques continuent, conformément à la Constitution et à la charte des partis politiques, d’animer la vie publique et d’assurer l’information des citoyens ». Une disposition pourtant claire qui donne des prérogatives à ces formations politiques légalement enregistrées dans le pays d’agir au profit des citoyens.

Aussi, note-t-on dans la loi N°2019 – 41 du 15 novembre 2019 modifiant et complétant la loi N°2018-23 du 17 septembre 2018 portant charte des partis politiques en République du Bénin que seuls les partis politiques sont habiletés à animer la vie politique avant, pendant et après toute compétition électorale.

Suivant les débats qui ont précédés le vote de ces deux lois à l’Assemblée nationale, des députés avaient fortement soutenu que leur adoption devrait « désormais éviter l’incrustation des mouvements ‘fictifs’ dans l’animation de la vie sociopolitique du pays ». Ce qui pourrait également éviter aux partis politiques de se noyer dans ce flot d’animation des mouvements de soutien.

La bataille des strapontins

« La pléthore des mouvements politiques à la veille de la présidentielle d’avril 2021 n’est qu’une stratégie politique pour se faire remarquer et impressionner le probable Président de la République ».  C’est ainsi que s’est exprimée Irène Fiogbé, juriste en formation. Pour cette universitaire, les cas sont légions et prouvent à suffisance que le but final de « ces agitations politiques » n’est que des postes nominatifs à l’élection du candidat soutenu.

[penci_related_posts dis_pview= »no » dis_pdate= »yes » title= »Sélection Sunvi Média » background= » » border= » » thumbright= »no » number= »4″ style= »grid » align= »none » withids= » » displayby= »recent_posts » orderby= »rand »]

Et quand on questionne l’histoire, on note aisément que les responsables qui avaient dirigé des mouvements du genre par le passé ont toujours été remerciés. Postes nominatifs, « bon » positionnement sur des listes électorales, faveur pour le développement de leurs diverses activités, opportunités pour des prestations de services pour l’Etat et bien d’autres actes pour récompenser leur bravoure et détermination dans l’animation de ces mouvements.

Un acte de reconnaissance qui pousse d’ailleurs d’autres acteurs, à la veille des élections, à s’adonner à des activités du genre. Mais en le faisant, fait remarquer Médard Hounsinou,

[penci_blockquote style= »style-2″ align= »none » author= » » font_weight= »bold » font_style= »italic »]ces mouvements noient les efforts des formations politiques et ceux des militants de ces partis politiques dans le pays[/penci_blockquote]

Mais si certains affirment qu’il s’agit d’une conviction dans un tel choix, d’autres soutiennent qu’ils s’y adonnent parce qu’ils n’ont pas une marge de manœuvre en la matière. Et c’est ainsi qu’émergent deux hypothèses. La première concerne ceux qui ont eu un passé plus ou moins sombre dans la gestion des affaires administratives qu’on leur avait confiées, et ceux qui craignent des « répressions politiques » pour leurs activités économiques.

A (re) lire : Bénin – Tournée présidentielle : Le maire Thierry Tolégbé loue les actions du gouvernement Talon

In fine, les différentes réformes sur le plan politique laissent une tâche du passé qui semble être indélébile. Ainsi donc, la pratique souvent décriée a toujours droit de cité sous le regard impuissant de certains acteurs sociopolitiques.

Donnez-nous votre avis

En savoir plus sur SUNVI MEDIA

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading