Bénin – Présidentielle 2021 : Le parrainage ; le grand piège sans fin

A quelques semaines de la tenue de l’élection présidentielle au Bénin, la météo sociopolitique fait transparaître de gros nuages à l’horizon. Même si la Commission électorale nationale autonome (CENA) déroule, sans gêne, son chronogramme électoral, le débat se mène toujours sur le parrainage dans l’opinion publique.

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Autoriser et dérouler le chronogramme électoral avec exigence du parrainage est une méthode d’exclusion et un frein au processus démocratique du Bénin. Tel est, depuis le début, l’argumentaire des acteurs politiques de l’opposition au régime Talon. Pour ces acteurs, toujours attachés aux dispositions de la Constitution du 11 décembre 1990, le jeu démocratique devrait être ouvert et le parrainage, tel voté par une assemblée « monocolore » fausse les bases.

Et si certains continuent de rejeter ce système politique, d’autres, toujours de l’opposition, ont reconsidéré leur avis sur la question. Le Groupe national de contact (GNC) qui avait toujours soutenu le retour aux dispositions de la Constitution de 1990 qui n’avait pas fait cas de parrainage, s’est ravisé. Le combat politique de ce creuset est désormais le respect des textes qu’il avait toujours rejetés, la Constitution révisée de novembre 2019 et le code électoral de la même année.

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Dans leur sortie médiatique cette semaine, le GNC a clairement signifié que la CENA a mal interprété les dispositions liées au parrainage au Bénin. Pour les acteurs du groupe de contact, il faut 32 parrainages au lieu de 16 appliqués par l’institution pour les élections présidentielles au Bénin. Dans leur interprétation, ils citent l’article 132 de la loi N°2019 – 43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin. A l’alinéa 8 de cet article, il est stipulé que nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République ou de vice-président de la République s’il « n’est dûment parrainé par un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins 10 % de l’ensemble des députés et de maires ». Aussi, font-ils savoir que l’article 44 de la Constitution modifiée en novembre 2019 est aussi clair sur la question. Selon également cet article, nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République ou de vice-président de la République s’il « n’est dûment parrainé par des élus dans les conditions et suivant les modalités fixées par la loi ». Et cette loi est le code électoral cité supra.

Avec cette nouvelle posture, on se demande ce qu’adviennent les recommandations issues du colloque de décembre 2020 du GNC à Cotonou. Parmi ces recommandations, le retour aux dispositions de la Constitution du 11 décembre 1990 et l’organisation d’une assise nationale pour décider des réformes politiques en vue d’une paix durable et d’un scrutin présidentiel apaisé, transparent et consensuel.

L’interprétation de la CENA

Avant que la Commission électorale nationale autonome (CENA) n’enclenche le processus électoral, elle s’est présentée devant les députés pour leur faire part de sa compréhension de ces dispositions législatives. Une interprétation que les députés, représentants du peuple béninois, ont « homologuée ». Il en résulte donc que le duo présidentiel doit recueilli au moins 10% des élus ; maires et/ ou députés.

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Cette activité de la CENA a été fortement médiatisée et des journaux en ont également fait leur une. Après cette sortie donc du GNC cette semaine, des acteurs politiques ont souhaité que cette sortie aurait apporté un crédit si elle avait été faite juste après ce passage de la CENA à l’Assemblée nationale. Pour ces acteurs, c’est un non-évènement du moment où l’institution en charge de l’organisation avait déjà reçu les dossiers de candidatures sur la base de cette interprétation législative.

Pour d’autres par contre, avec cette sortie, la CENA pourrait encore reconsidérer son interprétation pour ne valider que des dossiers ayant recueilli un parrainage supérieur ou égal à 32. Et si c’est ainsi, seul le duo de candidature Patrice Talon et Mariam Chabi Talata Zime pourrait avoir leur dossier validé. Etant donné que les coulisses les créditent de 118 parrains contre 20 pour le parti Forces Cauris pour un Bénin émergent et 21 toujours « incertains », le jeu démocratique souhaité ne serait qu’utopique.

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Avec toutes ces interprétations, le Bénin semble ne pas sortir de ce piège politique qui s’avère être sans fin. Au même moment, tout acteur, tant de l’opposition que de la mouvance, souhaite la tenue d’une élection apaisée et transparente. La suite favorable donc de cette sortie médiatique du GNC reste problématique au regard de l’évolution de l’actualité sociopolitique du pays.

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