[Edito] Suspension des contrats AME : La fuite en avant du gouvernement Talon

Le gouvernement du Président Patrice Talon a suspendu les Aspirants au métier d’enseignant (AME), signataires de la motion de grève qui débute ce lundi 6 décembre 2021 pour durer 72 heures. Le gouvernement estime que les signataires ont violé l’article 12 de leur contrat de travail avec l’Etat béninois. Mais une telle décision est loin de régler le problème que dénoncent ces AME.

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Leur signature les prive désormais de leur emploi. En tout cas, plus de place dans les établissements publics d’enseignement qui brandit la violation de l’article 12 du contrat de travail qui lie l’AME et l’Etat béninois. Une décision qui surprend tous les acteurs (les enseignants et les apprenants) alors que ces AME ne demandent que l’amélioration de leur condition de vie et de travail. 

Du retard des salaires à l’obligation vaccinale en passant par le nombre d’heures jugé “inacceptable” et des mutations à polémique, les Aspirants au métier de l’enseignant (AME) ont passé leur deux dernières années dans une situation professionnelle inconfortable. Alors qu’ils sont payés 9 mois sur douze (ce qui n’est pas le cas avec les autres fonctionnaires de l’Etat béninois), les AME dénoncent depuis toujours l’amélioration de leur condition de vie et surtout de travail.

En décidant de suspendre illico presto ces AME signataires de la motion de grève avec les suppléants de la base de données pour leur remplacement, le gouvernement fait ainsi une fuite en avant. L’exécutif crée une autre bombe sociale qui pourrait faire plus de victimes à l’éclatement. La tension sociale n’étant pas à son meilleur indice, ces aspirants suspendus qui ne sont que des responsables régionaux ou de zone, constitueront un nouveau poids social qui s’ajoute à celui déjà existant. Le comble, le problème qu’ils dénoncent existeront puisque les suppléants qui prendront leur place végeteront dans la même précarité professionnelle. 

Quel rendement éducatif donneront ces aspirants suppléants alors que les titulaires étaient déjà en contact avec les apprenants depuis septembre, début de la rentrée scolaire 2021-2022? Combien de temps prendront ces AME suppléants pour s’acclimater et se mettre au pas pour un rythme d’enseignement normal dans les établissements? Autant de questions qui laissent croire que le vide s’installera et que l’enseignement, pour une nouvelle fois, prendra un coup au grand dam des apprenants, des parents et par ricochet, la nation que le gouvernement entend bâtir dans les prochaines années. 

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Le système éducatif béninois est décrié depuis peu et la qualité de l’enseignement est souvent mise en avant. Au moment où on note toujours un déficit énorme dans le secteur et que le gouvernement se refuse de recruter ces acteurs en tant qu’agent permanent de l’Etat (APE), on assiste à une suspension juste parce que les AME veulent une amélioration de leur condition de vie et de travail et surtout le paiement de leurs arriérés de salaires. Et pour ces AME, ce retard est la preuve que le gouvernement n’avait pas aussi respecté les termes du contrat qu’il accuse les AME d’avoir violé en son article 12. Pire, l’Etat a ciblé des AME pour un renouvellement numérique de leur contrat cette année scolaire. Une telle attitude de l’Etat qui prouve que ce dernier continuait toujours d’exploiter illégalement ces “AME”. Et si l’Etat faisait enfin face au problème et satisfasse, une fois de bon, les doléances pour un bel avenir de l’école béninoise?

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