Bénin – Régime Yayi: Un ancien ministre passe aux aveux

S’il faut trouver une illustration à l’adage « qui a son père sur le pommier a la chance de ne pas manger des pommes vertes », c’est bien la relation gouvernants-gouvernés au Bénin, sous le régime du Président Boni Yayi. C’est ce qu’on pourrait comprendre de l’épisode 4 de la chronique ‘’Ma Prophétie’’ de l’ancien Ministre Djenontin-Agossou Valentin, publiée le 19 mai 2022.

Dans cet épisode titrée ‘’ Le salaire des Ministres du Président YAYI Boni’’, l’ancien député et ancien ministre du régime Yayi présente à ses lecteurs, une caricature d’une partie de la vie politique, sociale et surtout économique de ses pairs ministres et lui, sous le deuxième mandat de l’ancien Président de la République béninoise. Il expose, ce sur quoi l’opinion publique n’arrive pas à se faire une idée consensuelle, le salaire des proches collaborateurs du Chef de l’Etat. Il lève le voile sur l’usage que faisait de leur ‘’gagne gros’’, ces hommes dont les costards convainquent d’une vie de luxe, et dont les ventres arrondis témoignent d’une satiété. 

Dans son contexte, Djenontin-Agossou Valentin ne donne pas raison à ce proverbe berbère selon lequel « ventre rassasié se moque bien du ventre affamé » ; « contrôle territorial de l’électorat » oblige. Face au climat politique d’antan, caractérisé par une liberté manifeste d’expression et d’action de tous, il fallait trouver une stratégie efficace.

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Celle-là qui se présentait et qui avait été prise était, selon le ministre, la politique de proximité avec les populations. Cette proximité qui devrait s’étendre sur tous les plans, allaient de la présence physique à l’aide matérielle et financière en toutes circonstances. Des obligations qui ne sont pas subventionnées par le gouvernement. « Énormes et récurrentes , ces sollicitations formaient un budget dans un salaire qui doit déjà subvenir aux besoins familiaux excepté ceux sanitaires couverts par l’assurance maladie et payer les employés de la maison.

C’est donc avec cinq (5) millions de francs CFA comme prime d’installation, perçue une seule fois, peu importe les reconductions par remaniements ministériels et qui d’ailleurs « n’est pas automatiquement perçue », ajoutés au salaire mensuel d’un million sept cent mille (1.700.000) francs CFA, moins un « peu plus » de cinq cent mille (500.000) francs CFA d’Impôts Progressifs sur Traitements et Salaires (IPTS) que la « quasi-totalité » des ministres devraient jongler.

 Ils devraient jouer simultanément le rôle de chef de famille et celui improvisé de « responsable régional des services sociaux », avec un salaire mensuel d’environ un million cent ou deux cent mille (1 100 000  ou 1.200.000) francs CFA.

En rappelant la nécessaire participation aussi bien des gouvernants que des gouvernés dans l’éducation à la citoyenneté, pour bannir le « harcèlement financier des Ministres et Députés » nourrit par la pauvreté et les inégalités sociales, l’ancien ministre évoque l’humilité, l’empathie, la sympathie et la générosité non au-dessus de ses moyens, comme valeurs d’un homme politique.  

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Comme pour moraliser le gouvernement actuel qui promettait un mandat « hautement social » qui lambine dans sa concrétisation, il affirme : « tout développement qui ne place pas l’Homme au cœur des préoccupations est vicieux, vaniteux et anti progrès », et de compléter, « ce système ne générera qu’indignation, mépris, mécontentement et révolte » pour ramener à la réalité d’un peuple qui obtient une tournée dite d’’explication’’ alors qu’il crie famine.

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