[Chronique] Psychologie : Pourquoi les pauvres restent-ils toujours pauvres ?

Nos champs de réflexion, nos prises de décisions et les moyens qu’on se donne pour les exécuter sont déterminants, en ce qui concerne notre situation financière ou ce qu’il va en être dans un futur, proche ou lointain. 

La richesse mondiale est détenue par une minorité ou un groupuscule de personnes plus ou moins bien connues. Même si de “nouveaux riches’’ font surface et que bien de personnes se battent pour sortir de la pauvreté, il est loisible de constater que plus de personnes stagnent ou même s’enlisent dans la pauvreté. Cet état de chose, tout aussi triste qu’il peut paraître, est le produit de ce que l’on a pensé, jugé bon de faire, et fait à certains moments donnés de son passé. 

Une action qui est la résultante d’une prise de décision sans doute conditionnée par sa situation financière. On fait donc état d’une liaison entre portefeuille et cerveau. C’est en tout cas, l’explication que donnent les auteurs de ‘’Scarcity – A New Way of Thinking about the Lack of Resources in People’s Lives and in Organizations’’ (Best Business Publisher), publié en 2013. Dans leur livre, Eldar Shafir, spécialiste des sciences du comportement à l’université de Princeton et Sendhil Mullainathan, économiste à Harvard, démontrent comment est limité le cerveau d’un individu dont la situation financière n’est pas reluisante. Pour eux, l’importance des problèmes financiers qu’ont les pauvres restreint leur « haut débit mental » (la capacité du cerveau) ce qui les cantonnent à la résolution cas par cas de leurs besoins.

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« Le haut débit mental est très limité. Souvent, vous devez vous concentrer sur l’urgence du moment présent et vous le faites avec compétence : vous résolvez le problème. Mais si ce mouvement se produit tout le temps, il ne sera jamais suffisant. Il négligera d’autres domaines de votre vie » . Israeli Shafir à BBC News Brazil. 

Et en agissant pour « l’urgence », ils se lancent dans une dynamique de survie, qui semble d’ailleurs être le mieux à faire. Encore faut-il se questionner sur les risques de l’action urgente. L’experte en économie comportementale et fondatrice de la société de conseil InBehavior Lab, Flavia Ávila constate à ce propos que les décisions prises en ces conditions sont en générale « impulsives, instinctives et moins rationnelles ». Agir de telle sorte serait donc non avisé. Ce serait une erreur dont le psychologue pèse les conséquences. 

« Si je fais une erreur, si je fais un mauvais investissement, si j’oublie de payer une taxe, c’est juste une irritation. Mais la vie continue. Si vous êtes pauvre et que vous faites les mêmes erreurs, le prix à payer dans la vie sera beaucoup plus élevé. Il y a moins de place pour les erreurs, donc la vie devient plus compliquée, plus difficile ».

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Pour ce qui est de la cause de la situation des pauvres, le ministre brasilien de l’économie Paulo Guedes est plus explicite. Il affirme sans ambiguïté dans une interview accordée au journal Folha de Sao Paulo : « les riches capitalisent leurs ressources. Les pauvres consomment tout » 

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