Environnement : Des agriculteurs ougandais optent pour des engrais bios

Un  groupe de producteurs ougandais à la recherche d’alternatives aux produits chimiques se tourne vers les produits biologiques, suite à l’envolée des coûts des engrais chimiques.

A Kayunga un  centre de l’Ouganda, Wagodoma et sa femme labourent leur jardin de haricots à mains nues. Ils répandent la matière organique sur le sol avant de semer les légumineuses.

« Ce qui m’a incité à me tourner vers les engrais organiques, c’est le prix des engrais chimiques. Je n’avais pas d’autre source d’argent pour continuer à les utiliser. Les petites récoltes que nous obtenions ne permettaient de subvenir qu’aux besoins de base du ménage, donc au début de la saison de plantation, vous n’avez pas d’argent pour acheter des engrais pour préparer votre jardin ». Joseph wagodoma, agriculteur.

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L’initiative en faveur des engrais organiques est menée par une entreprise appelée Marula Protéen, qui utilise les asticots des mouches soldats noires pour transformer les déchets organiques en engrais. Cette matière première, facilement disponible, fournit un engrais organique propre et sûr sur lequel les agriculteurs ougandais peuvent compter, tout en améliorant le sol de leurs exploitations.

 » Nous déchiquetons tous les déchets, nous les faisons fermenter dans des fûts et la fermentation rend les déchets mous, puis les déchets mous sont donnés à nos asticots pendant une période de 7 à 8 jours. Les asticots qui les mangent les consomment avec leurs enzymes, ils décomposent tous les déchets. En fait, le caca de la larve est l’engrais et c’est similaire à ce qui se passe dans la nature. Dans la nature, une chose meurt et pourrit et elle est mangée par les asticots et ensuite elle va dans le sol, donc c’est le processus que nous imitons. » a expliqué Tommie Hooft, PDG, cofondateur, Marula Protéen.

Selon le PDG de Marula Protéen, de nombreux agriculteurs ougandais dépendaient auparavant des engrais azotés, mais le produit de cet engrais chimique a doublé depuis le début de la guerre en Ukraine. Le conflit a fait grimper le prix du gaz naturel, un ingrédient clé des engrais, et a entraîné de sévères sanctions contre la Russie, un grand exportateur d’engrais.

« 30 à 40 % du total des engrais chimiques disponibles ne sont plus là et l’Europe, le Brésil et les États-Unis en ont besoin. Donc ils vont ailleurs qu’en Ouganda, ailleurs qu’en Afrique. Donc, dans notre cas, nous n’avons pas seulement la possibilité de vendre des engrais biologiques, nous avons également la possibilité d’enseigner aux agriculteurs comment utiliser les produits biologiques et commencer à gérer leurs exploitations de manière plus biologique. » a ajouté Tommie Hooft, PDG, cofondateur, Marula Protéen.

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Afin de promouvoir un cadre de durabilité, Marula Protéen donne également aux petits exploitants agricoles les moyens de produire leurs propres engrais et aliments pour animaux. L’entreprise fournit aux agriculteurs des larves de cinq jours qu’elles élèvent pour produire leurs propres engrais.

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