Environnement : 71% du couvert végétal perdu dans la commune de Bonou en 20 ans

Les forêts dans la commune de Bonou, département de l’Ouémé, disparaissent à petit pas. Malgré les efforts des autorités communales, la courbe est toujours plus préoccupante.

De 2001 à 2021, la commune de Bonou (80 Km Nord-est de Cotonou) a perdu 1.63 kha de couverture arborée relative, soit 71% du couvert végétal depuis 2000, et 648 kt d’émissions de CO₂e. Ce sont les derniers chiffres de l’étude de Global Forest Watch sur les forêts à travers le monde. 

De telles statistiques, malgré les efforts des autorités communales, classent Bonou au top 1 des communes du département de l’Ouémé ayant perdu un grand nombre d’hectares de couvert végétal en espace de 20 ans. Une étude comparative, au cours de la même période, classe Adjohoun en deuxième position avec une perte de couverture forestière de 96 ha, Sèmè-Podji (3e) avec 80 ha, Dangbo (4e) avec 39 ha et Adjarra (5e) avec une perte de 31 ha en couvert végétal. 

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C’est en 2012 que la commune de Bonou a connu son pic en matière de perte de couvert végétal avec 329 ha, soit 14% de couverture forestière. Les efforts des autorités ont permis de faire chuter ce chiffre pour le ramener à 92 ha (4%) en 2017. On a également constaté une diminution constante du chiffre depuis 2017. En 2021, la commune de Bonou n’a perdu que 13 ha (0,57%). Et pour les autorités communales, des efforts sont constamment déployés pour définitivement remédier à une telle situation environnementale. 

Notre ambition est de faire de notre commune un espace agroforestier attrayant et nous y travaillons ardemment. Nous travaillons davantage afin que Bonou soit le pôle forestier dans le département. Nous n’avons pas certes commandité une étude formelle pour disposer des statistiques y afférentes, mais nous sommes à pied d’œuvre pour que le couvert végétal soit véritablement protégé. Emile Tiyo, ancien secrétaire général de la mairie de Bonou

Toujours au registre des pertes, dans la commune de Bonou, 4 kha de terre ont brûlé de 2001 à 2021. Le plus grand nombre de feux enregistrés en une année est 2004, avec 11 kha. 

 

Des points verts positifs

Tout n’est pas que perte végétale dans cette commune qui compte environ 45 mille habitants selon les dernières données de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (INSAE) en 2013. De 2001 à 2012, Bonou a gagné, selon Global forest watch, 368 ha de couvert végétal region-wide équivalent à 86% de tout le gain en couvert végétal dans le département de l’Ouémé. 

En plus des efforts des années antérieures, le maire Thierry Tolégbé, en accord avec son conseil communal, a mis sous terre des milliers de jeunes plants dans le cadre de la politique communale de reboisement. Une initiative que le maire entend porter jusqu’au bout afin de faire de Bonou, une commune à forte densité forestière. Emile Tiyo, ancien secrétaire général de la mairie de Bonou.

En dehors de ces chiffres peu encourageants sur son couvert végétal, la commune de Bonou dispose d’un potentiel forestier inestimable. La commune tire une grande partie des ressources nécessaires à son développement de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage et de l’exploitation de ses carrières de sable, ceci, dans le respect des normes environnementales en vigueur en République du Bénin. 

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En matière d’atout de couvert végétal, la commune de Bonou dispose des forêts sacrées qui se dressent dans les  localités  de  Sologbozoun, de Gnahouizoumè (présence des singes à ventre roux) et de Gbèvor. Aussi, compte-t-elle le jardin botanique de Titikpa et beaucoup d’autres forêts en attente de classification.

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